Mieux vaut tard que jamais. Un appel est lancé aux Tunisiens afin de revoir leur consommation en pain de façon quotidienne, pour éviter certaines maladies, comme l’obésité ou l’hypertension artérielle.
Les Tunisiens sont de grands consommateurs de pain, en tout temps et en toute circonstance. C’est un secret de polichinelle, tant la consommation de pain est quasi quotidienne au sein de nombreuses familles tunisiennes. Cependant, rien n’arrête cette mauvaise habitude alimentaire, déconseillée par de nombreux nutritionnistes. On les voit sortir des boulangeries en toute heure avec une pointe vers midi et 13h00 ou en fin de journée, une pile de pains sous les bras, un gros sachet de cinq à six baguettes, comme s’il y avait un péril imminent.
Passées les vagues difficiles de la pandémie du covid-19, passés les jours sombres d’été dans le pays, les citoyens n’en ont cure et ne comptent pas changer d’un iota leurs mauvais réflexes alimentaires, à commencer par l’abondance de pain à la maison. Oui, cet aliment est subventionné par l’Etat à travers la Caisse de compensation pour garder un prix raisonnable autour des 190 millimes et en fonction du pouvoir d’achat du Tunisien, mais ce dernier n’est pas à l’abri des ennuis de santé.
A l’étranger, comme en France, le prix du pain n’a augmenté que de 23 centimes d’euro en vingt ans, soit. Mais le prix actuel de la baguette standard est fixé à 0,9 euro, soit en conversion trois dinars. Aucune commune mesure donc. Si le niveau de vie est supérieur en France, le pain qui est tout autant un aliment de base dans la nourriture française n’en est pas moins cher et a connu une récente majoration, qui reste minime. En Tunisie, on a du mal à faire le saut de qualité dans la fabrication du pain au risque de revoir le prix à la hausse. Quand on sait qu’il y a eu une révolte du pain en 1984, qui a conduit à des émeutes, on comprend combien une telle initiative sera difficile à mettre en place.
En attendant, les boulangeries, notamment des quartiers populaires, continuent de vendre du pain très salé, dont le consommateur tunisien ne se rend pas compte, jusqu’au jour où il risque d’être diagnostiqué d’une hypertension artérielle.
Le pain comme coupe-faim mais…
Sur le moteur de recherche de Google, on peut lire : «Les Tunisiens achètent du pain quotidiennement, même lorsque cela n’est pas nécessaire. En 2018, plus de 10% (100 millions de dinars) du pain fabriqué dans les boulangeries a été jeté. Ce chiffre reste inchangé en 2019 avec près de 113 mille tonnes de pain gaspillés par an».
Ce qui équivaut à 900.000 dinars par mois, d’après les conclusions de l’Institut national de la statistique, il y a près de deux mois, dont Google relaie les informations-clés. Un phénomène qui va de la production à la consommation du pain. Par contre, on sait depuis un bail que les Tunisiens jettent 900.000 pains par an. Comme dans d’autres pays consommateurs de pain du reste, on en gaspille beaucoup et aucune issue, ni parade n’a été trouvée pour changer radicalement cette mauvaise habitude locale.
Par contre, des témoignages édifiants de certains ménages tunisiens redonnent de l’espoir. Dernièrement, un taximan, avec une longue expérience de chauffeur et père de famille, raconte son anecdote pour lutter à sa manière contre la cherté de la vie, en mangeant le pain et même la nourriture, de la veille, assez souvent. Parce qu’il est contre le gaspillage alimentaire à la maison et surtout du pain, même s’il rassasie. Malgré tout, le pain représente une sécurité alimentaire pour le Tunisien de souche pauvre, même de la classe moyenne, qui n’arrive plus à joindre les deux bouts. Pourtant, ce faux-ami n’a pas toutes les vertus d’un aliment indispensable, loin s’en faut.
Très peu de variétés de pain
Hormis celui de calmer la faim, il comporte des risques à être consommé en excès et quotidiennement. Alors, de nombreuses boulangeries et supermarchés qui vendent du pain ont pris la peine de varier leur offre, en proposant notamment du pain sans sel ou «allégé en sel».
C’est une mesure directement dirigée vers les personnes qui doivent observer un régime hypo salé ou demi-sel, mais qui n’est pas destinée à être généralisée.
Car les Tunisiens qui continuent d’acheter la baguette, qui contient une quantité excessive de sel dans n’importe quelle boulangerie du coin, peuvent ne pas se rendre compte du risque sur la santé qu’ils prennent. Faut-il mener des campagnes de sensibilisation dans les boulangeries avec l’appui des médecins pour assurer la prévention et l’apparition de maladies ? Faut-il faire appel à des nutritionnistes pour obliger les boulangeries à revoir leur méthode de préparation du pain qui tourne parfois à l’arnaque?