
Perdre «naïvement» dans un déplacement, qui était loin d’être périlleux à Tataouine, a été mal reçu par les fans de l’Espérance. Une Espérance qui se cherche encore.
Cinq matches joués en ce début de championnat national et déjà deux faux pas pour l’Espérance Sportive de Tunis, le champion en titre. Tel est le bilan du prélude de la compétition nationale qui ne présage rien de fabuleux pour les «Sang et Or».
De plus, c’est inhabituel depuis de longues années marquées par la nette domination imposée par l’Espérance à tous ses adversaires grands ou petits, surtout lors des premières journées.
Eh bien, après le nul concédé à l’Union Sportive de Ben Guerdane (0-0), voilà que l’équipe de Bab Souika trébuche de nouveau, dans le Sud tunisien. Cette fois-ci, c’est au tour de l’Union Sportive de Tataouine de défier l’Espérance et de la mettre à genoux grâce à sa remarquable application tactique et à la détermination de ses joueurs.
Les Sudistes, qui étaient encouragés par leurs supporters, ont livré un match très intelligent en fermant toutes les issues devant les attaquants «sang et or» tout en optant pour des contres rapides et dangereux. D’ailleurs, ce fut le scénario confectionné à la perfection par leur coach, Mohamed Ali Maâlej, qui était d’un réalisme bien payant. Un premier contre véloce animé par les attaquants de l’USTataouine va aboutir à un corner exécuté à la perfection et clôturé par un heading concluant du vivace avant Sadok Touj à la 42’.
Et dire que côté possession de la balle et domination (stérile), l’Espérance a frôlé la perfection.
Du pain sur la planche pour Jaïdi
Le deuxième but de l’UST a été réalisé par Chiheb Zoghlami sur un bel assist de Moumen Rahmani au terme d’un contre aussi rapide qu’ étourdissant (63e). Les protégés de Radhi Jaïdi n’y ont vu que du feu. Et c’est là que l’on s’est rendu compte de l’existence d’un gros problème dans toute la stratégie adoptée par l’équipe de Bab Souika dans ce déplacement périlleux. En effet, au lieu de voir l’Espérance parvenir à remettre les pendules à l’heure rapidement, elle se fait piéger encore sur un des multiples contres bien exécutés par les poulains de Mohamed Ali Maâlej. La première pensée qui est venue à l’esprit était que l’Espérance tournait en rond et que de nombreuses imperfections dans son jeu étaient criardes.
Ce qui n’augure rien de bon pour la compétition africaine, en particulier. Car avant de se placer parmi les favoris du continent, il faut d’abord être un vrai colosse dans la compétition locale. Ce qui est loin d’être le cas à présent. Et du coup, beaucoup de travail attend encore Jaïdi avant d’atteindre le niveau recherché.
Des idées à revoir
Il va falloir se fixer les idées sur certaines choses qui restent indiscutables et qui nécessitent des décisions urgentes avant la phase des poules de la Ligue des champions.
Il appartient au timonier de l’Espérance d’inculquer à ses protégés une panoplie de stratégies tactiques alternatives pour leur permettre de se libérer de leur jeu statique, voire sans la moindre imagination tactique.
Pour y parvenir, ce n’est pas en alignant toujours trois pivots (Coulibaly, Chaâlali et Ben Romdhane) que les choses iront pour le mieux.
Il faut avouer que l’absence d’un stratège de la trempe de l’Algérien Abderraouf Benguith a beaucoup affecté la qualité du jeu devenu dénué de toute créativité. Ainsi, le recrutement d’un playmaker est devenu vital pour l’Espérance.
De plus, disons-le franchement, beaucoup de joueurs n’ont plus leur place à l’Espérance. Nous ne voulons pas citer de noms pour ne vexer personne, mais quand un pseudo-attaquant se présente plusieurs fois seul face au gardien sans marquer de but, l’Espérance deviendrait alors trop grande pour lui! Nous ne le répéterons jamais assez, des jeunes comme Farouk Mimouni et Zied Berrima méritent, à ce propos, une vraie chance et non pas quelques minutes en fin de match ou une place sur le banc des remplaçants. Bref, les idées de Radhi Jaïdi sont à reconsidérer absolument avant que cela ne prenne des tournures acides !