Le revenu global des sociétés a augmenté de 13% par rapport à la même période en 2020 pour atteindre 14,5 milliards de dinars contre une hausse de 8% en 2020. Les revenus ont progressé dans huit secteurs sur neuf. Les meilleures performances reviennent au secteur de la télécommunication avec 43,2% et au secteur des technologies avec 32,5%. La seule diminution a été réalisée par le secteur santé avec une baisse de 9,5%.
Une rencontre a été organisée récemment par la Bourse de Tunis pour commenter le niveau d’activité des sociétés cotées au terme des neuf premiers mois de l’année 2021 et présenter les principaux indicateurs boursiers.
Les principaux indicateurs boursiers
S’agissant de la capitalisation boursière, Lotfi Khezami, directeur de communication de la Bourse de Tunis, a fait savoir qu’au 12 novembre 2021, la valorisation boursière s’est élevée à 23.216 millions de dinars, accusant une légère hausse de 124 millions de dinars (0,54%) par rapport à la fin de l’année 2020. La faible croissance de la capitalisation boursière est principalement due à une variation peu significative des prix, mais aussi à l’absence de nouvelles introductions en Bourse et d’opérations d’augmentation de capital.
La répartition sectorielle révèle que le secteur des finances et celui des biens de consommation représentent 80,1% de la capitalisation boursière (41,7% pour le secteur financier et 38,4% pour celui des biens de consommation).
“Ces deux secteurs, qui pèsent 80% de la capitalisation boursière, ne reflètent pas du tout l’économie tunisienne. On a des pans entiers de l’économie qui ne sont pas représentés comme l’agriculture, le tourisme, les télécommunications, l’énergie et les mines, etc.”, a commenté Bilel Sahnoun, directeur général de la Bourse de Tunis. Au 31 octobre 2021, la valorisation boursière des sociétés des secteurs de la santé et des finances a respectivement baissé de 18% et de 1%. En revanche, la capitalisation boursière des sociétés pétrolières et de matériaux de base a accusé une nette progression respectivement de 10% et 13%. Le taux de participation étrangère dans la capitalisation boursière a baissé de 1,69% par rapport à la fin de 2020 pour s’établir à 23,56%. S’agissant du volume des échanges, Sahnoun a fait savoir que l’année 2021 a démarré avec un excellent volume qui avoisinait le double du volume enregistré à la même période de l’année précédente. Mais la tendance s’est inversée à partir du mois de juin. Depuis, le volume continue à afficher une baisse aiguë imputable, entre autres, à la dégradation de la notation de la Tunisie et des banques tunisiennes.
Bilan d’activité des sociétés cotées au cours des neuf premiers mois de 2021
En ce qui concerne les obligations d’information des sociétés cotées, Khezami a indiqué que 55 sociétés (70% de la Cote) ont communiqué leurs indicateurs d’activités au troisième trimestre 2021 dans les délais réglementaires de publication. A fin octobre, le taux est passé à 97%. Seules, les sociétés AMS et MIP n’ont pas publié leurs indicateurs. Sahnoun a ajouté, à ce sujet, que la Bourse de Tunis vient de créer un compartiment “S” destiné aux entreprises qui ne communiquent pas leurs indicateurs ou qui cumulent un retard de 180 jours sur les échéances de communication. C’est une sorte de sanction qui va pousser les sociétés à respecter les délais réglementaires de publication.
Par ailleurs, le Dg de la Bourse de Tunis a souligné que l’évolution du revenu global des sociétés cotées a mis en lumière leur résilience face à la crise covid. En effet, le revenu global des sociétés a augmenté de 13% par rapport à la même période en 2020 pour atteindre 14,5 milliards de dinars contre une hausse de 8% en 2020. “Les entreprises cotées n’ont pas subi de plein fouet les conséquences négatives de la crise liée au coronavirus. Il faut dire qu’on n’a pas beaucoup d’entreprises exposées aux effets covid. Les banques et les sociétés de biens de consommation n’ont pas été chahutées”, a commenté Sahnoun.
Le revenu des 20 sociétés qui composent le Tunindex 20 s’élève à 9,3 milliards de dinars, soit une hausse de 15,1% par rapport à la même période de l’année écoulée.
En général, les revenus ont progressé dans huit secteurs sur neuf. Les meilleures performances reviennent au secteur de la télécommunication avec 43,2% et à celui des technologies avec 32,5%. La seule diminution a été réalisée par le secteur santé avec une baisse de 9,5%.
Dix sous-secteurs ont marqué des performances positives. Les meilleures reviennent aux bâtiment et matériaux de construction avec 32,9%, suivis par des biens et services industriels avec 31,2% et automobile et équipementiers avec 27,7%.
Concernant le secteur bancaire, le produit net bancaire (PNB) cumulé des 12 banques cotées a atteint 3 988 millions de dinars durant les 9 premiers mois de l’année 2021, accusant une progression de 12,3% par rapport à la même période de l’année précédente.
Le revenu net de leasing, cumulé des 7 sociétés de leasing cotées, a augmenté de 5,9% pour atteindre 334 millions de dinars.
Dans son ensemble, le secteur financier, qui domine la capitalisation boursière de la Cote, a progressé de 10,4% durant les 9 premiers mois de l’année 2021, avec un revenu global de 5.167 millions de dinars contre 4.679 millions de dinars durant la même période de l’année 2020. Dans le secteur des biens de consommation, le revenu global des trois grands groupes opérant dans l’agroalimentaire (Poulina Group Holding, Délice Holding et Sfbt) a progressé de 14,5% pour atteindre 3 907 millions de dinars.
Le chiffre d’affaires global des quatre concessionnaires automobiles a augmenté de 29,0% au 30 septembre 2021 pour se situer à 848 millions de dinars.
En revanche, dans le secteur des services aux consommateurs, le chiffre d’affaires global des deux enseignes de la grande distribution cotées en Bourse a légèrement régressé durant les trois premiers trimestres de l’année 2021 pour se situer à 1.159 millions de dinars. Les plus fortes hausses de revenus ont été réalisées par les sociétés Simpar (+104,6%), New Body Line (+78,8%), Stip (+75,9%) et Wifack International Bank (+71,6%). Les plus fortes baisses de revenus ont été enregistrées par des entreprises qui appartiennent à différents secteurs. Uadh (-81,4%), Essoukna (-39%), Placement Tunisie Sicaf (-36,1%) et Siphat (-34,7%).
La mise en application de la réforme du marché alternatif
Interrogé sur la réforme du marché alternatif, Sahnoun a souligné que la mise en application du nouveau texte réglementaire de 2019 relatif au marché alternatif va permettre à la fois de simplifier le processus d’introduction des PME, mais aussi d’identifier le type des investisseurs avertis qui peuvent accéder à ce marché risqué. Et d’ajouter : “Le tissu économique est surendetté et sous-capitalisé et ce marché va permettre en partie de restructurer le haut de bilan des PME et leur permettre de lever des fonds. Il va crédibiliser les PME auprès du secteur bancaire. On table sur l’introduction d’une centaine d’entreprises et on espère qu’il en naîtra un gisement de belles pépites qui accéderont au marché principal par la suite”.