Accueil A la une 1er Congrès national de santé sexuelle et reproductive: Des acquis, mais encore des combats

1er Congrès national de santé sexuelle et reproductive: Des acquis, mais encore des combats

Pour que l’accès universel à la santé sexuelle et reproductive devienne une réalité, il est nécessaire d’adopter une approche globale dans ce domaine. Cela signifie qu’il faudra fournir un paquet d’interventions essentielles en SSR à offrir pour tous et dans toutes les structures de santé de première ligne.

Avec l’appui du Fonds des Nations unies pour la population et du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, l’Office national de la famille et de la population (Onfp) a organisé, les 15 et 16 décembre 2021 à Hammamet-Sud, le 1er Congrès national de santé sexuelle et reproductive (SSR) sur «le Plan national de santé sexuelle et reproductive 2021-2030». L’événement, qui s’inscrit dans le cadre du renforcement des efforts nationaux visant à offrir un environnement propice aux questions liées à la SSR en Tunisie et à les intégrer dans les politiques et les stratégies nationales de  santé, a été marqué par la présence des représentants des structures gouvernementales, de la société civile et les experts en SSR et droits humains.

Beaucoup reste à faire

Intervenant à l’ouverture des travaux de premier congrès, le Dr Ali Faouzi Mosbah, professeur en chirurgie urologique, a indiqué qu’il est indéniable que la Tunisie a enregistré, au cours des dernières décennies, plusieurs acquis en matière de SSR en termes d’adoption des méthodes et pratiques de la SSR scientifiquement démontrées couvrant les différentes composantes de la SSR; de qualification des prestataires et de gratuité de certaines composantes de la prise en charge telles que les services de planification familiale ; de l’interdisciplinaire et l’implication des acteurs et des partenaires nationaux et internationaux ; de la diversification des stratégies de communication… Néanmoins, en termes de mise en œuvre et de réalisations, on constate la persistance de plusieurs insuffisances au niveau des programmes de SSR engagés, étant donné qu’au cours des dernières années et malgré les efforts entrepris, certains problèmes de demande, d’offre et d’accès aux services émergents risquent d’affecter la santé de la femme, des jeunes, de la famille et de la communauté en général.

«C’est ainsi que les tendances des indicateurs d’effet et d’impact ne sont pas assez satisfaisantes, en particulier la baisse de 12% de la prévalence contraceptive, entre 2021 et 2018, et le manque en ressources humaines, financières, mais aussi en équipements. A cela, on ajoute que le taux de mortalité maternelle demeure relativement élevé par rapport aux cibles des objectifs de développement durable (ODD)… Il existe, également, des inégalités en matière d’accessibilité aux services de SSR, outre un manque de coordination et de collaboration intrasectorielle et intersectorielle.

Face à ce constat alarmant, on a procédé à l’élaboration de ce plan qui vise une situation où chaque être humain dans notre pays (adolescents, femmes en âge de procréer, les hommes, les migrants, les prisonniers, les personnes handicapées, les femmes victimes de violence de genre…) jouit de tous ses droits fondamentaux en santé sexuelle et reproductive, de manière équitable et adaptée à ses besoins tout au long de son cycle de vie, et ce, sans discrimination, contrainte, ni violence. Et donc, on a procédé à l’élaboration du Plan national de SSR 2021-2030, qui vise à aider à surmonter les obstacles et à améliorer la santé sexuelle et reproductive en fournissant le cadre de mise en œuvre de services et d’activités conçus pour améliorer les conditions actuelles, ce qui aura un impact positif sur la qualité de la vie des femmes et de la population tunisienne dans son ensemble, mais aussi il aura une répercussion bénéfique sur la croissance économique et sociale. Dans ce plan, de nouveaux choix et de nouvelles configurations organisationnelles seront à identifier et ces derniers impliqueront la refonte des prestations, de nouvelles expertises, d’autres approches et des financements supplémentaires», souligne-t-il.

Cinq axes stratégiques

Le Dr Mosbah a ajouté que cinq axes stratégiques ont été identifiés dans ce plan. Il s’agit tout d’abord de renforcer l’autonomisation des bénéficiaires au niveau des choix et décisions en matière de SSR. Deuxièmement, c’est d’investir pour une offre globale et de qualité des services de SSR. Quant au troisième axe, il s’articule autour de la garantie des environnements juridique, politique, familial et socioculturel favorables. Le quatrième axe n’est autre que de renforcer le suivi, l’évaluation et la recherche. Finalement, mais non le moindre, il s’agit  de garantir une meilleure gouvernance et leadership.

«L’Onfp se trouve actuellement dans l’obligation d’engager une réelle démarche de réflexion stratégique afin de pouvoir s’adapter, en tant que structure de mise en œuvre de politique de population et de la santé reproductive et de la planification familiale (PF), aux exigences de qualité induites par les changements que connaît le pays depuis 2011, répondre aux besoins émergents de différentes catégories de la population en SSR/PF, renforcer les acquis en réalisés à l’échelle nationale, régionale et internationale… étant donné que durant les dernières années, de nouvelles composantes (cancers féminins, prévention de la violence à l’égard des femmes, santé sexuelle et reproductive des jeunes, prévention des IST-VIH/Sida, prévention des comportements à risque, accès des migrants aux services de la SSR) ont été, à cet effet, introduites et généralisées et donc, de nouveaux services doivent être mis en place. De ces considérations, il faut adapter la problématique des services de SSR/PF aux changements que connaît le pays et aux besoins des populations», a, pour sa part, souligné le Pr Habib Ghedira, P.-d.g. de l’Onfp.

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