Après ce qu’on a constaté à propos de la confusion totale du passe sanitaire, on doit s’attendre aussi à un plus grand désordre lors du retour des élèves et des étudiants dans leurs établissements.
Faudra-t-il priver des milliers d’entre eux des cours parce qu’ils ne disposent pas de ce document ? Selon le décret-loi n° 2021-1 du 22 octobre 2021, relatif au passe vaccinal concernant le virus, chaque personne de nationalité tunisienne ou résidant en Tunisie, âgée de dix-huit ans et plus et ayant achevé son schéma vaccinal contre le virus «SarsCoV-2»… doit présenter le passe vaccinal pour accéder à certains espaces.
Si l’on s’en tient, uniquement, aux établissements scolaires et universitaires, il est à craindre de grands chambardements.
Déjà, le contrôle aux entrées des établissements n’est, pratiquement, pas effectué. Il n’y a pas de personnel pour assurer cette tâche. Les équipements exigés ne sont pas disponibles. Même le port du masque n’est plus obligatoire puisqu’on voit dans les collèges et les lycées, notamment, un irrespect total des règles sanitaires en vigueur. Que fera-t-on, alors, avec l’application des nouvelles mesures strictes relatives au passe sanitaire ? Apparemment, tout laisse croire qu’il sera hors de contrôle. Il est impossible, par exemple, de contrôler des centaines d’élèves ou d’étudiants à l’entrée de chaque établissement dans un laps de temps très court. Il y aura, également, de grandes difficultés pour les responsables administratifs de désigner le personnel qui sera chargé d’effectuer ce travail.
Sur un autre plan, il ne faut pas négliger le nombre de personnes qui n’ont pas leur passe ou qui n’auront pas eu la possibilité de l’avoir pour diverses raisons.
Des jeunes n’ont pas achevé leur schéma vaccinal parce qu’ils n’avaient pas, encore, atteint l’âge autorisé ou parce qu’ils ne s’étaient pas présentés à temps pour se faire vacciner. De plus, la trop grande affluence devant les centres de vaccination les empêcherait d’être à l’heure pour la rentrée après les vacances d’hiver. En tout cas, les autorités du ministère de l’Education et de l’Enseignement supérieur sont tenues de prendre en compte ces différents scénarios pour éviter d’éventuelles tensions entre les jeunes sans passe et les chargés de contrôle d’accès aux espaces mentionnés par le décret en question. Ceci d’une part.
D’autre part, il n’est pas exclu qu’il y ait des frictions avec les parents qui verraient leurs enfants refoulés.
La question est d’autant plus sensible que nos étudiants ont rendez-vous avec les examens partiels dès cette rentrée.