Motsepe ne pouvait, cette fois, s’aligner à ce que demande Infantino et sa «représentante personnelle» auprès de la CAF, Fatma Samoura. Le président de la CAF et son comité exécutif ont confirmé fermement la date de la CAN au Cameroun. Cette édition si compliquée et ravagée par les effets du covid, et par les difficultés et le retard du Cameroun, va bien avoir lieu. Bien sûr qu’il ne faut pas s’attendre à un tournoi luxueux et une organisation au top, tels que l’on a vu en Coupe arabe (une fausse comparaison), mais par respect à l’Arique, par respect au notoire et crédible football africain, la Fifa d’Infantino et les clubs européens, et en premier lieu les clubs anglais, doivent arrêter leur «cinéma». Klopp, Spaletti et beaucoup d’autres entraîneurs ont aujourd’hui peur pour leurs stars. Alors qu’en juin et juillet derniers, quand le covid était à son apogée, au moment de l’Euro, ces messieurs étaient silencieux. Aucune objection, alors aucune peur, malgré le nombre de victimes et l’effrayante évolution du nombre des décès. Bien sûr qu’on va nous dire que les moyens de l’Uefa et de ces pays hôtes européens sont énormes par rapport au Cameroun. Mais là encore, c’est un mauvais plaidoyer : la CAF fera de son mieux pour protéger les joueurs et le public. C’est une institution qui a aussi ses moyens, son expérience aux côtés d’un pays qui veut faire oublier son retard précédent.
Du risque, il y en aura comme pour tout événement, mais cela ne veut pas dire arrêter ou reporter la CAN. C’est un discours hypocrite et égoïste de la part des clubs européens. Au fait, ils ne voulaient pas, depuis toujours, que la CAN ait lieu en janvier, c’est pourquoi ils ont été heureux de la voir se jouer en juin 2019. Libérer les joueurs pour leurs équipes n’est pas un geste de leur part, c’est une obligation, comme le stipulent les textes de la Fifa. On vit malheureusement encore ce regard hautain envers le football africain et envers l’Afrique. Ces clubs européens ne pensent qu’aux résultats et à l’argent, et quand il s’agit de l’Afrique et de tenir leurs obligations, ils «sinuent», ils «fautent», ils «manipulent» sans la moindre gêne, ni le moindre honneur. La CAN doit avoir lieu par égard à ce que représente le football pour les populations africaines. S’il y a des joueurs qui ne veulent pas venir, c’est une autre paire de manches. Cessez d’inventer des alibis pour fuir un devoir national.
