Face à la crise aiguë multidimensionnelle que vit aujourd’hui la Tunisie, et pour remonter la pente et retrouver un souffle, le seul choix qui se pose est de s’engager résolument dans un large processus de réformes et de restructuration dans le cadre d’une démarche globale touchant aussi bien les aspects politiques, sociaux qu’économiques.
La priorité pour la période future serait de desserrer les marges et d’accélérer le train de réformes de fond pour se donner le moyen de sauvegarder les secteurs productifs et d’envoyer des signaux forts nécessaires à la relance de l’investissement.
La Tunisie regorge de potentialité, elle doit juste libérer son énergie et relancer son économie pour ancrer, aux côtés d’une révolution politique, une révolution économique.
Dans cette conjoncture particulièrement défavorable, l’Etat est appelé à sauver le tissu économique, particulièrement les secteurs les plus touchés par la crise sanitaire. L’engagement du gouvernement se poursuit avec, à l’affiche : revue des priorités, dispositifs de sauvetage et de soutien, aides conséquentes aux catégories les plus en détresse, aussi bien pour les personnes que pour les entreprises et les secteurs de l’économie…
Mais, comme dans toutes les situations critiques, le douloureux exercice de la hiérarchisation des chantiers prioritaires est vital et inévitable. D’après Hajer El Ouardani, docteur en économie, les mesures d’urgence à mettre en place sont multiples. L’experte propose, en effet, de faire appel à des économistes et financiers renommés pour élaborer et évaluer une stratégie de croissance de court terme (sauvetage) , et ce, sur la base de promotion de certains secteurs productifs et à forte valeur ajoutée afin de lubrifier et restaurer la machine productive. Et d’ajouter que « la célérité et le timing conditionnent la performance des décisions et des politiques publiques. Pour s’en sortir, et pour rester dans la course de la compétitivité et de l’innovation, le gouvernement doit jouer contre la montre pour rattraper le retard cumulé , dans un environnement national et international très perturbé, incertain, volatil et multidimensionnel ».