Un projet pilote vient répondre à cet objectif visant à produire de l’électricité à partir de l’énergie solaire, avec des investissements de 9,3 millions de dinars. Il sera fin prêt d’ici à 2023.
Sous nos cieux, les énergies renouvelables ne sont guère une denrée rare. Une source tarissable non plus. Mais, c’est une manne céleste illimitée qu’on ne s’ingéniait pas à exploiter à bon escient. Dans un passé non lointain, on se vantait de vouloir initier un projet solaire tunisien (Pst) et faire de notre désert un réservoir photovoltaïque censé changer nos habitudes de consommation et atténuer, de la sorte, la dépendance aux énergies fossiles. L’idée aurait dû faire du chemin s’il y avait eu, à l’époque, une vraie volonté politique. Ce fut, alors, comme un fer de lance pour tourner la page d’une économie si énergivore et impropre qu’elle dégage autant d’émissions de gaz à effet de serre.
Quand le soleil éclaire le désert !
Dans ce sens, il y avait eu également des initiatives similaires, se projetant sur des opportunités énergétiques prometteuses. Mais on s’est trompé, semble-t-il, dans nos prévisions. Il n’y a pas si longtemps, deux centrales solaires de 20 MW furent inaugurées à Tozeur, au sud du pays. Ayant accusé du retard, ce mégaprojet vient d’être mis en exploitation. L’heure de la transition énergétique a-t-elle sonné ? Pas évident encore, on s’attend à ce que ces deux grands chantiers portent leurs fruits.
Et que le soleil puisse éclairer autant de foyers dans la région. En fait, un projet pilote vient ainsi répondre à cet objectif, visant à produire de l’électricité à partir de l’énergie solaire, avec des investissements de 9,3 millions de dinars. Ce projet, qui devrait être fin prêt en juin 2023, est destiné aux ménages de Tozeur qui bénéficient de l’électricité basse tension subventionnée par l’État et dont la consommation ne dépasse pas 1.200 Kwatt/heure.
Pour ce faire, seront désormais installées quatre mille unités photovoltaïques équipées de micro-onduleurs, comme stipulé, d’ailleurs, dans le Jort, paru fin du mois écoulé. Le maître d’ouvrage, l’Agence nationale de maîtrise de l’énergie (Anme), aura, conjointement avec les autorités régionales, à établir la liste des bénéficiaires. Alors que le financement revient au Fonds de transition énergétique (FTE) dont le rôle a été renforcé depuis 2014 pour devenir ainsi un instrument stratégique d’appui à la politique de l’Etat dans ce domaine. Et ce n’est pas tout. Le FTE prévoit aussi de financer une vaste campagne de sensibilisation qui va durer trois ans. Soit d’ici à décembre 2024.
La sensibilisation compte !
Car, tout changement de stratégie mérite d’être accompagné d’actions de sensibilisation et d’encouragement. Et ceci est la nouvelle orientation du ministère de l’Industrie, de l’Énergie et des Mines. Il vient d’allouer 4,5 millions de dinars pour mener à bien un programme de sensibilisation des grands consommateurs et du large public à l’importance de l’économie d’énergie. L’objectif est d’inverser la tendance, en agissant sur le mode de consommation.
En plaidant pour des comportements favorisant l’économie d’énergie et l’adoption de technologies plus efficientes. Ceci doit se faire à travers des campagnes continues ou occasionnelles, avec des coûts estimés à 3,4 millions de dinars.
Le reste du budget déjà consacré à ce programme sera investi dans des actions d’encadrement, d’information et d’évaluation. Sans pour autant négliger l’apport de la logistique nécessaire au travail du terrain. Et dans ce cas, tout geste compte.
Somme toute, l’énergie solaire ou éolienne, perçue comme alternative à celle fossile, demeure assez coûteuse, mais beaucoup moins polluante. A n’en point douter. En ces temps de changement climatique dont l’impact pèse lourd sur l’homme et la nature, la migration vers des énergies renouvelables est jugée comme un point de non-retour. Un dernier plan de sauvetage économique!