Le «regista» du onze national a un talent discret mais précieux. Installé devant les trois arrières, il nettoie le désordre et fait le «sale boulot», avant de déplacer le ballon vers les joueurs créatifs… dont il fait partie !
26 ans, l’âge de la maturité pour Ellyès Skhiri, cheville ouvrière du Team Tunisie et aussi acteur essentiel dans le dispositif du FC Cologne. Skhiri est aujourd’hui de retour au premier plan, après avoir soigné une blessure au genou (fracture du péroné) contractée la mi-octobre face à la Mauritanie, en éliminatoires du Mondial. Et après un mois de récupération, puis de repos actif, le maillon fort des «Boucs» et indispensable cheville ouvrière de l’équipe flanquée de l’Etoile et du Croissant signe son come-back en sélection à point nommé, alors que le groupe à Mondher Kbaïer aborde une échéance capitale, la phase finale de la reine des compétitions continentales. Un sacré renfort et non des moindres pour une équipe qui vise le titre (quoi de plus légitime!). Maillon fort de l’équipe, Skhiri n’est peut-être pas aussi technique et soyeux, mais il a l’avantage de pouvoir adapter son jeu dans le temps (jouer plus haut) et de s’acclimater à tous les dispositifs tactiques possibles. Son talent est donc de pouvoir s’exprimer dans tous les registres du jeu. Joueur de devoir très calme, il s’illustre souvent comme un milieu solide, prêtant main forte à la défense (avec beaucoup d’assurance) et parfois aimant l’engagement physique.
Catalyseur et bouclier protecteur
Lors des premières sorties de la sélection, en éliminatoires du Mondial, il a vite fait de prendre déjà toute la place, multipliant les courses, les tacles, les efforts, les frappes aussi. Autres qualités de ce compétiteur, Skhiri est surtout un joueur éclairé, qui se réinvente à chaque sortie, plus haut, plus sage, plus fin tactiquement, donc plus fort. S’il fait toujours preuve d’une grande maturité et d’une présence énorme sur le terrain (unique dans sa catégorie en sélection et en club), il est aussi, sans conteste, le meilleur des Tunisiens dans son rôle de prédilection. Et c’est pour cela qu’il a été, durant une période où il a excellé avec Cologne, suivi de près par Napoli, Séville, Atalanta, West Ham et Lyon.
Sauf que Cologne réclamait 20 millions d’euros pour lâcher «son Tunisien». Avec son style dépouillé, Skhiri dispose d’une qualité appréciée dans son registre. Celle d’un travailleur infatigable, rigoureux en défense, bon relanceur, mais aussi catalyseur d’énergies, sans oublier cette technique épurée et cette frappe tonitruante qui ont fait de lui une référence. Coureur infatigable, doté d’une grande intelligence tactique, ce grand gaillard est à la fois un catalyseur et un bouclier protecteur. Par sa vista, il est aussi celui qui dicte le match, le régulateur du jeu. Bref, la personnalité de ce «ratisseur» attitré impressionne sur le terrain autant que sa capacité de dépassement. En clair, Skhiri est un «monstre» de la mentalité.