Accueil Economie Supplément Economique ANALYSE | Le redressement : le miracle japonais…

ANALYSE | Le redressement : le miracle japonais…

Le budget de l’Etat pour l’exercice 2022 est fixé à près de 57 300 millions de dinars (MD), en hausse de 3,2% par rapport à la loi de finances rectificative de 2021.

Le déficit budgétaire, compte non tenu des dons et des revenus des confiscations, s’élève à près de 9 300 MD, soit 6,7% du PIB, a fait savoir  la ministre des Finances, Sihem Boughdiri Nemsia.

Lors de sa conférence de presse, la ministre a affirmé que compte tenu de quelques broutilles (dons, revenus des confiscations) et autres bagatelles, « le déficit budgétaire devrait s’élever à 8 548 MD, soit 6,2% du PIB ».

Elle a encore précisé que « les besoins de financement s’établissent à 18 673 MD » et, que compte tenu des besoins de financement, la mobilisation d’emprunts serait de l’ordre de 20 000 MD répartis, en gros, entre deux tiers en emprunts extérieurs et un tiers d’emprunts intérieurs. Et enfin, que « l’encours de la dette publique s’établirait en 2022, à 82,6 % du PIB, contre 85,6% prévus ».

L’économie tunisienne, au vu de ces chiffres, notamment,  et le monde de l’économie et de la finance  auront à subir un choc sans précédent si, par hasard, ils décidaient d’analyser froidement ces données. Nous avions, dans notre livraison précédente, évoqué « la bénédiction grecque » au détour d’une piste de « sortie de crise » via un plan de « RI-LANCE ».

Aujourd’hui, les fondamentaux de l’endettement japonais m’invitent à poser la problématique du financement nippon, dans le contexte d’une libéralisation financière limitée. L’originalité de la « solution nipponne » réside dans « l’argument contre le krach et la faillite » sont détenus, et que la fuite massive des capitaux est quasi inexistante, dans la mesure où 90% de la dette publique japonaise sont détenus par ses nationaux. Ce qui implique, d’une part, le maintien et un contrôle quasi parfait des rendements de la dette obligataire, et, d’autre part, une confiance et un socle financier dynamique. La Banque Centrale nipponne « imprime des yens à profusion, pour « nourrir la bête », en l’occurrence un Etat insatiable.

Sans peurs, ni reproches des tensions inflationnistes, ni des bulles financières et/ou immobilières.

Mais comment font-ils ?

Ils — c’est-à-dire, le Gouverneur de la Banque Centrale et le ministre des Finances —  opèrent, de concert, un « transfert massif des richesses des agents vers l’Etat via une monétisation massive de la dette publique. Les canaux du système financier, via la courroie de transmission de la politique monétaire de la Banque du Japon fluidifient le système, dans la mesure où les intentionnels peuvent poursuivre, sans contrainte, leurs acquisitions de bons du Trésor.

Le but de la partie, c’est que le ministre des Finances « marque l’essai » et que le gouverneur de la Banque centrale « marque la transformation » de l’essai en but franc et net. Ce qui permettrait aux gouvernants de disposer du temps nécessaire de stabiliser les fondamentaux et de réguler l’économie… Sans risquer de noyer le pays — et son économie    sous une quantité gigantesque de créances extérieures, véritable épée de Damoclès, ou de rationner les liquidités en circulation et étrangler l’activité économique.

Implicitement, le rendement de la dette obligataire doit être maîtrisé et les agents jouent à fond le jeu de la solidarité nationale.

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