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Analyse | Redressement : la Tunisie prise dans l’étau…

La Tunisie, en crise, s’est engagée vis-à-vis de ses partenaires et des institutions internationales à «trouver» quelques milliards de dollars pour équilibrer son budget en 2021 et de financer celui de 2022.

La Tunisie devra incessamment choisir son camp, celui de la crédibilité internationale, qu’elle a toujours eue, depuis l’Indépendance, et la crédibilité nationale pour assurer la stabilité et la cohésion sociale et endiguer le péril de l’écroulement de l’Etat tunisien envisagé par le Forum économique mondial 2022.

Sur le plan économique, pierre angulaire de la stabilité sociale durable, cela revient à assurer le redressement et la relance. Ce qui nous amène à pointer du doigt un certain nombre de points incontournables en matière de régulation.

Les mesures d’austérité et autres coupes des dépenses publiques sont vouées à l’échec, au moment où les agents (ménages, entreprises et Etat) ont besoin de liquidités. Les circuits économiques, de la production à la dépense, sont voués à dépérir, et donc à ne plus assurer leur contribution fiscale.

Résultat des courses, une aggravation supplémentaire des déficits publics. A moins que le système financier contribue à plus de consentis et en quantités suffisantes. Les études empiriques (Portugal, Espagne, Grèce…) ont démontré que les plans d’austérité se sont traduits inévitablement et logiquement en une contraction économique, tout en s’avérant en définitive totalement contre-productifs.

L’accroissement des prélèvements et autres taux d’imposition freinent l’activité économique formelle au profit du marché parallèle, avec comme conséquence, un tarissement progressif des recettes fiscales. Au bout du processus, les ménages auront aussi à subir non seulement la hausse des prix (hausse de la TVA et des autres droits de consommation…), mais aussi, du fait du ralentissement de l’activité, l’incitation à consommer et à investir est chahutée par la baisse du revenu disponible.

Une politique d’austérité imposée à un pays en crise transitionnelle et en récession s’avère nocive, dans la mesure où elle déclenche un processus régressif auto-entretenu. Par ailleurs, son protocole d’application devient obsolète dès que le système bancaire se remet en selle (et il l’est toujours) pour assumer sa fonction de pourvoyeur de liquidités.

De fait, le déficit budgétaire constitue le seul levier à disposition des décideurs, pour booster l’activité économique et l’emploi productif.

La relance de la croissance, via les dépenses d’infrastructure, envoie un signal positif très fort au secteur privé qui prendra la relève via l’embauche et l’investissement.

Le seul et unique objectif des gouvernants, étant donc d’équilibrer le budget et réduire le fardeau de la dette. Alors qu’ils devraient avoir pour objectif de booster l’investissement et l’emploi, et de réduire les inégalités.

A suivre…

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