Commerce intra-africain : lancement du système de paiement Papss
Le Système panafricain de paiement et de règlement (Papss) a été lancé en janvier 2022 par le secrétariat de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zleca), la Banque africaine d’import-export (Afrexim) et d’autres partenaires, dans le cadre d’une tentative visant à dynamiser le commerce intra-africain.
Cette décision fait suite à l’expérimentation réussie du système dans les six pays de la zone monétaire ouest-africaine, à savoir le Ghana, le Nigeria, la Gambie, le Liberia, la Guinée et la Sierra Leone.
En lançant le système, le vice-président ghanéen, Mahamudu Bawumia, a souligné que le Papss mettrait fin à la dépendance de l’Afrique à l’égard des devises tierces pour payer les transactions sur le continent et contribuerait à dynamiser le commerce intra-africain pour stimuler l’industrialisation et favoriser une croissance économique durable et inclusive en Afrique.
«C’est une solution africaine à un problème africain. C’est la réalisation la plus pratique et la plus importante dans l’intégration du système de paiement sur le continent depuis l’indépendance. Nous n’avons jamais été aussi proches, en tant que continent, de la vision de l’émission d’une monnaie commune », a-t-il ajouté.
M. Bawumia a également salué la vision du secrétariat de la Zleca et de la Banque Afrexim dans le développement du système, affirmant qu’il profitera aux micro, petites et moyennes entreprises, aux fabricants et aux exportateurs de la zone commerciale continentale qui compte 1,2 milliard d’habitants.
Les start-up africaines ont levé plus de 4,3 milliards $ en 2021
2021 a été une année remarquable pour les start-up africaines. Celles-ci ont réussi à mobiliser plus de 4,3 milliards $, grâce à 818 opérations de plus de 100.000 $, souligne la plateforme thebigdeal.substack.com, dans un rapport publié le 4 janvier 2022. «Cela équivaut à une levée moyenne de 1 million $ toutes les deux heures, et à 2,5 fois le montant levé en 2020 ».
L’une des nouveautés de cette étude, c’est la « croissance extraordinaire» des «méga-deals». Ce qui renvoie aux opérations de levées de plus de 100 millions $ réalisées par des entreprises technologiques.
En 2021, 12 mégas transactions ont été enregistrées sur le continent, pour une valeur combinée de 1,9 milliard $. Ce montant « est plus important que le total des fonds levés en 2020 dans l’ensemble de l’écosystème, à travers tous les deals de plus de 1 million $», commente la plateforme. En 2020, seulement 2 méga-deals ont été enregistrés en Afrique contre 3 en 2019.
Une fois encore, ce sont les «quatre grands» du continent, à savoir : l’Afrique du Sud, le Nigeria, l’Egypte et le Kenya qui se sont accaparé 81 % du total des fonds levés par les start-up, avec plus de 1,5 milliard $ pour le Nigeria. Sans surprise, la fintech demeure le secteur d’activité qui a reçu le plus de financements sur le continent. Les entreprises de technologie financière se sont arrogé, à elles seules, près de 2,3 milliards $.
De manière générale, l’on note que plus de 800 investisseurs locaux et étrangers ont participé à au moins une opération de levée de fonds sur le continent. Sur les 54 pays, au moins 30 ont enregistré une opération de plus de 100.000 $, au cours de l’année. Cette dynamique des start-up africaines est un signal fort envoyé aux investisseurs. Elle renseigne sur le potentiel de l’écosystème entrepreneurial et technologique africain.
Producteurs de pétrole en Afrique : Retour en force de la Libye
Dans un classement publié récemment, le site spécialisé Buisness Insider a fait connaître les dix plus grands producteurs du pétrole brut en Afrique lors de l’année 2021.
Le Nigeria se retrouve à la tête de ce même classement. Ce pays produit en moyenne plus de 1.27 million de barils par jour. En deuxième position, on enregistre le retour en force de la Libye. La Libye a pu ainsi faire un score extraordinaire en 2021, avec un rythme de production dépassant les 1.21 million de barils par jour.
En troisième position, on retrouve l’Angola dont la moyenne de production a été de 1.11 million de barils par jour. L’Egypte, quant à elle, occupe la 5e position après l’Algérie, avec une moyenne de production de 559.000 barils de pétrole brut par jour.
Afrique du Sud : la hausse généralisée des prix exerce une pression sur la Banque centrale
A quelques jours de la première rencontre du comité de politique monétaire de la Banque centrale sud-africaine, les indicateurs de l’inflation sont en hausse. Les choix du régulateur du secteur monétaire dans ce pays tout comme dans beaucoup d’autres en Afrique sont à suivre.
En Afrique du Sud, l’indice qui permet de mesurer le niveau des prix a augmenté de 5,9% en décembre 2021, selon des données fournies par l’institution nationale en charge des statistiques. Ce qui indique une accélération de l’inflation dans le pays, qui était à seulement +5,4% à la fin du mois de novembre 2021. Plus globalement, l’inflation en 2021 est attendue à +4,5%.
« Les prix du carburant ont bondi de 40,5 % en décembre 2021 par rapport à décembre 2020. C’est la première fois que le prix franchit la barre des 20 rands par litre. La hausse record des prix du carburant est le principal facteur à l’origine de l’augmentation annuelle de 16,8 % de l’indice des transports contre 15,0 % en novembre. L’inflation des transports a contribué pour 2,3 points de pourcentage au taux global de 5,9 % ».
Toutefois, les chiffres de décembre surviennent à quelques jours de la rencontre du comité de politique monétaire de la Banque centrale (South African Reserve Bank) qui devra décider, entre autres, des taux directeurs qui déterminent le niveau des intérêts que les banques perçoivent sur des prêts à leurs clients. La hausse de l’inflation devrait conduire à une hausse des taux directeurs. 5,9% est un niveau proche des objectifs d’inflation de la Banque centrale sud-africaine (3%-6%).
Mais à 4,5% de moyenne annuelle, il y a encore des possibilités de maintenir les taux directeurs actuels. Aussi, la hausse de l’inflation est tirée par la hausse des prix de l’essence et ceux des produits alimentaires. Ce dernier secteur est en train de travailler à combler les déficits de production.
De même, les impacts du covid-19 et de ses différents variants sur l’économie sud-africaine ne sont pas encore totalement évalués. Remonter les taux directeurs risque de rendre difficile le remboursement des dettes bancaires par les Sud-Africains, dont plusieurs ont connu une réduction de leurs activités depuis deux ans, ou ont perdu leurs emplois.
Les décisions des banques centrales sont à suivre dans plusieurs pays africains, notamment le Kenya, le Nigeria, le Ghana et les pays de la Zone Uemoa où l’inflation a atteint des niveaux inattendus. Les arbitrages pour ces institutions se situent entre la volonté de faciliter des injections de liquidité dans des économies sous-financées, et celle d’éviter une injection d’argent qui risque de provoquer encore la hausse des prix.