Accueil Economie Ils ont dit

Ils ont dit

Adel Grar, P.-d.g d’Al Karama Holding

«La cession des avoirs confisqués est passée par plusieurs étapes, et la situation juridique des fonds a freiné le processus de cession.

Ce processus est assez complexe et comporte plusieurs aspects techniques et juridiques. Al Karama Holding exécute les décisions de la Commission nationale de gestion des avoirs et des fonds, objets de confiscation. L’année 2021 était une année difficile, dans la mesure où seulement deux réunions des commissions ont eu lieu et n’ont examiné qu’un ou deux dossiers, et ce, en raison de l’instabilité du gouvernement. Heureusement, les réunions ont repris leur rythme habituel et sont désormais tenues chaque semaine. La commission a rejeté l’offre présentée par un consortium pour le rachat de 58,20% de Carthage

Cement, étant donné que le prix proposé par le seul soumissionnaire est inférieur au prix du marché boursier et bien au-dessous de la valeur réelle de la société. Nous allons reprendre tout le processus pour la cession de la part de l’Etat dans la société Carthage Cement. L’Etat détient plus de 50% de cette société et le rôle d’Al Karama Holding consiste dans la cession de la part de l’Etat à travers des appels d’offres. Avant de lancer le processus de réception des appels d’offres, certains problèmes d’ordre administratif seront bientôt résolus. La société Carthage Cement est bénéficiaire, grâce à sa restructuration, et a pu dégager un bénéfice net de 16 millions de dinars en 2020.

L’augmentation du capital de la société, à hauteur de 260 millions de dinars, est l’une des plus importantes opérations réalisées au cours de ces dernières années. L’Etat a tiré profit de cette opération d’augmentation du capital.

Plusieurs sociétés confisquées sont aujourd’hui gérées par des administrateurs judiciaires, et un bon nombre est menacé de faillite».

Ahmed Karam, ancien président de l’Aptbef et président de l’Union des banques maghrébines

«Depuis une année déjà, les banques tunisiennes subissent une grande pression, en raison des équilibres financiers de l’Etat. Elles orientent la majorité de leurs ressources pour financer les entreprises publiques et renflouer les caisses de l’Etat. Les dirigeants des banques sont contraints de mettre à la disposition de l’Etat des sommes colossales pour son fonctionnement. L’encours des prêts accordés à l’Etat a augmenté de 26,6% en 2020 et 2021. L’Etat est obligé de réclamer aux banques l’argent qu’il est incapable de demander sur le marché international après la dégradation de sa note souveraine et son incapacité à conclure un accord avec le Fonds monétaire international. Les banques étaient, autrefois, à l’écoute des entreprises et finançaient leurs besoins, mais actuellement, l’intervention des banques auprès des entreprises a largement diminué et ne dépasse pas les 2,4%. Tous les prêts sont orientés vers les entreprises publiques et le budget de l’Etat. Les banques contribuent ainsi à amortir les risques à travers le financement de l’Etat et il est temps de penser sérieusement à limiter le financement du budget de l’Etat et de l’aider à engager des réformes structurelles profondes pour pouvoir surmonter la crise financière. Il faut savoir que le non-paiement des prêts accordés aux entreprises du secteur privé a pour effet de transformer ces prêts en des créances classées, tandis que les prêts accordés à l’Etat ne se transforment pas en créances classées, même s’ils ne sont pas payés à leur échéance. Il est impératif de mettre en place une série de mesures par le ministère des Finances visant à limiter les risques de financement de l’Etat ».

Charger plus d'articles
Charger plus par Saoussen BOULEKBACHE
Charger plus dans Economie

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *