Accueil A la une Entre inclusion et rejet : Quand des migrants subsahariens ternissent l’image de toute une communauté

Entre inclusion et rejet : Quand des migrants subsahariens ternissent l’image de toute une communauté

Des ressortissants d’Afrique subsaharienne derrière la fabrication de boissons alcoolisées fait maison destinées à la vente dans des quartiers populaires du Kram. Le réseau a été démantelé par une unité sécuritaire relevant de la police judiciaire de Carthage. Inquiétude quant à une criminalité croissante.

Relevant de la police judiciaire de Carthage a procédé  à l’arrestation de migrants africains en situation irrégulière, suite à des descentes sécuritaires ayant ciblé des maisons suspectes situées au Kram-Ouest, à proximité de l’avenue Hedi-Chaker (plus connue sous l’ancienne appellation rue 5-Décembre) où des migrants clandestins subsahariens soupçonnés de se livrer à des actes criminels avaient élu domicile. L’opération s’est soldée par l’étrange découverte d’un local de fabrication de boissons alcoolisées fait maison.

Les données recueillies de la police judiciaire de Carthage, dans le cadre de leurs investigations  préliminaires, faisaient état d’activités  criminelles se rapportant à la fabrication et la vente illicite de boissons alcoolisées par des personnes en situation irrégulière.

Saisie de plus de 2.400 litres de boissons alcoolisées fait maison

La descente sécuritaire effectuée à cette fin a permis le démantèlement de tout un réseau criminel bien organisé constitué de migrants subsahariens en situation illégale. Dans les locaux visés par la descente, plus de 2.400 litres de boissons alcoolisées, fait maison, destinées à la vente ont été saisies par la police de Carthage. Les suspects ont été arrêtés.

Selon une source policière, ces quantités de boisson alcoolisée ne font qu’accroître les risques du crime dans la région, puisque la vente se fait dans un milieu où le taux de chômage est très élevé chez les jeunes  du coin, notamment dans le quartier populaire de Bir Lahlou.

C’est une réelle bombe à retardement, a commenté un des agents, en raison notamment des éléments dont disposent les unités sécuritaires concernant l’augmentation du nombre de migrants africains en situation irrégulière  qui avaient déjà des démêlés avec la justice.

Une autre découverte macabre n’a pas manqué de soulever la grande inquiétude de la police. Plus d’une centaine de chats destinés à la consommation humaine avaient été trouvés dans les  locaux où logeaient les individus arrêtés. Ils les faisaient griller, comme au Vietnam, où le chat est considéré comme un plat de gourmet  sauf que nous sommes en Tunisie. Du chat grillé et de la boisson alcoolisée !

Les unités de la police  ont également saisi des armes blanches, lors de leur descente, de quoi nourrir  davantage les inquiétudes. Certes, il ne faut pas tomber dans l’erreur de l’extrapolation. Le pays fait face à une minorité de migrants subsahariens qui ont choisi la voie de la criminalité, notamment en raison du manque de travail et d’encadrement, mais c’est surtout à l’Etat, appuyé par la société civile, de plancher sur la question et éviter que ce phénomène ne prenne plus d’ampleur.

Au Kram (Tunis) comme à La Soukra (Ariana), des ressortissants d’Afrique subsahariens sont scandalisés par ce qu’ils qualifient  d’agressions à connotation raciste à leur encontre. De leur côté, les habitants ne cachent pas leur inquiétude à l’égard de la criminalité croissante au sein d’une communauté subsaharienne qui fait l’objet de sentiments contradictoires, entre inclusion et rejet.

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