Le but final est de rompre avec la multiplication des structures privées anarchiques. L’essentiel consiste également à aider le secteur privé à surmonter les difficultés et à s’investir dans des structures de bonne facture.
Jardins d’enfants privés, ces structures préscolaires ont poussé, depuis la révolution, comme des champignons, au vu et au su de tous, sans contrôle aucun. Ainsi, leur prolifération, nous laisse pantois. Alors que beaucoup de parents n’ont pas le choix, ils sont contraints d’y inscrire leurs petits enfants. Travail oblige ! Pour d’autres, il n’en est pas question. Aussi, vaut-il mieux faire des concessions ou chercher des alternatives qui leur conviennent et qui s’adaptent plus avec leurs propres conditions?
Il y a quelques années, on comptait environ 300 jardins d’enfants publics contre seulement une cinquantaine actuellement. Par les temps qui courent, ces établissements d’enseignement préscolaire, faute d’équipements et d’entretien, continuent à être voués à l’abandon. Telles nos maisons des jeunes, ils sont devenus des structures fantômes. Et là, le recours au secteur privé, souvent en situation irrégulière, n’est, en fait, qu’un passage forcé. Un mal nécessaire, autrement dit ! Penser à une stratégie de promotion des jardins d’enfants publics relève toujours d’un vœu pieux.
Le secteur privé de la partie!
Aujourd’hui, l’espoir de voir un tel projet prendre forme semble, encore une fois, renaître de ses cendres. Avant-hier, la ministre de la Famille, de la Femme, de l’Enfance et des Séniors, Amel Belhaj Moussa, a annoncé la bonne nouvelle, faisant en sorte que la première tranche du programme des jardins d’enfants publics démarre dans les divers gouvernorats du pays. Un chantier qui, selon un communiqué rendu public le 2 de ce mois, sera réalisé d’ici avant la fin de l’année, conformément aux normes de qualité en vigueur et avec des équipements modernes. Cette promesse, prononcée en guise de profession de foi, intervient suite à la récente rencontre qu’a eue Mme Moussa avec le président de l’Union tunisienne des propriétaires d’établissements scolaires privés, d’enseignement et de formation Abdellatif Khammessi. Ce dernier a ainsi été sollicité, vu le rôle que doit jouer le secteur privé pour soutenir les efforts de l’Etat et élargir la couverture préscolaire. Le tout dans un esprit d’équité et l’égalité des chances.
Jardins d’enfants publics pour tous, y croit-on fort ? Si volonté politique il y a, on y arrivera certainement. Surtout que M. Khammessi, chef de fil du secteur privé, a manifesté sa disposition à mettre la main à la pâte. D’autant plus qu’il a exprimé, par là même, son intention de s’aligner, volontiers, sur tous les objectifs de l’enfance. Toujours selon le même communiqué, l’homme compte coopérer avec le ministère de tutelle, afin de mener à bien les projets destinés aux enfants d’âge préscolaire, déjà en phase d’étude. Cela dans le cadre du nouveau cahier des charges régissant la création des jardins d’enfants, l’ultime but étant de rompre avec la multiplication des structures privées anarchiques. L’essentiel consiste également à aider le secteur privé à surmonter ses difficultés et à s’investir dans des structures de bonne facture.