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Point de vue | La juste récompense

Point de vue

Le Sénégal est champion d’Afrique au bout d’une longue finale où Sadio Mané et ses amis ont mieux joué. Ils méritent leur victoire aux tirs au but. Une juste récompense pour leurs efforts, pour leur patience et surtout pour l’énorme talent qu’ils ont. Face à eux, l’Egypte  a tissé sa toile défensive, a joué à l’usure en sortant un incroyable bloc-défense qui a gêné la Côte d’Ivoire, le Maroc, le Cameroun et failli en faire de même face au  Sénégal. Le foot est parfois cruel, mais avant-hier, il était équitable et juste pour avoir choisi le Sénégal. La consécration d’un football offensif d’un Sadio Mané qui incarne avec son humilité et sa générosité (il n’a pas calculé comme l’ont fait d’autres stars), le joueur-modèle tel qu’on l’aime. Mané était si sobre,  si sûr de lui malgré un penalty raté. C’est ça un grand joueur, une vraie star. Meilleur joueur du tournoi, c’est aussi la meilleure image d’un grand joueur de haut niveau. Il n’a pas fait comme d’autres joueurs qui entrent en hystérie au moment de gagner. Au contraire, il était calme, sobre en préférant consoler son ami Salah. Et cette CAN s’est enfin achevée au terme d’un marathon et de plusieurs incidents. Certains disent que c’était une mauvaise organisation avec comme point noir les nombreux décès après la bousculade du match Cameroun-Iles Comores. Il y a eu le covid, le mauvais état de la pelouse malgré de beaux stades. On dira que c’était très long, parfois ennuyeux et austère pour la logistique, mais c’est cela l’Afrique. La CAN a été, néanmoins, populaire, émotionnelle, attirante. Le Cameroun a, tout compte fait, réussi à tenir enfin une CAN décalée et perturbée par le covid. Seul bémol dans cette cérémonie de remise de la CAN, le protocole fait sur mesure pour l’éternel président du Cameroun, Paul Biya (un bail de presque 40 ans!). Au lieu de descendre remettre le trophée à Coulibaly sur le terrain (podium fait pour l’occasion), Biya a attendu  le capitaine sénégalais depuis son luxueux siège. Et c’est Infantino en personne qui a orchestré cette mauvaise et pitoyable scène de sous-développement! Finalement, Coulibaly  a eu l’intelligence de ne pas brandir le trophée en haut et se plier au gré (caprices) de Biya, mais avec ses coéquipiers et sur le terrain. C’est ça le Sénégal, une constellation de stars qui jouent au plus haut niveau, mais qui se respectent. Qui savent vivre ensemble sans frictions. Des remplaçants, qui n’avaient pas joué, étaient encore plus heureux que ceux qui ont joué. De la grandeur et de la sympathie, cette sélection sénégalaise nous a fait plaisir. Elle mérite amplement son sacre.

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