Hommage | Abdelkrim Azaïez n’est plus

La grande famille destourienne vient de perdre en la personne de Abdelkrim Azaïez, un de ses membres dévoués pour l’amour de la patrie…

Originaire de Kerkennah, Abdelkrim Ben Ali Azaïez est né le 11 février 1929 à Kerkennah et est décédé le 6 février 2022 à l’âge de 93 ans.

Le combat de Abdelkrim Azaïez a commencé depuis sa tendre enfance, alors qu’élève, il fut interpellé par les forces coloniales suite à sa participation à la ville de Kébili à la manifestation et au rassemblement devant le local du juge militaire français revendiquant son départ. Il fut par la suite arrêté et interdit de pénétrer dans la zone militaire coloniale.

Carrière professionnelle

Au départ, Abdelkrim Azaïez a embrassé une carrière éducationnelle. En tant que professeur d’histoire-géographie (sa fonction principale), il a exercé sa tâche d’enseignant professeur dans plusieurs établissements de la République, principalement le collège Sadiki.

De même, au sein de l’administration, il a occupé plusieurs fonctions de haute responsabilité; citons censeur au collège Sadiki, directeur du lycée Ezzahra, directeur de l’Institut arabo-africain de la formation professionnelle à Radès.

Le défunt a aussi endossé des responsabilités gouvernementales, il fut nommé en 1983 gouverneur de Ben Arous et en 1986 gouverneur de Kasserine. En 1987, il fut nommé directeur des affaires politiques au sein du ministère de l’Intérieur et chargé de mission auprès du parti, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD). En 1991, Abdelkrim Azaïez fut chargé des Affaires des combattants avant d’entamer en 1993 sa mission de président du comité central de la Caisse nationale de solidarité 2626, pour intégrer par la suite le palais présidentiel de la République où il fut chargé de la division des combattants.

Fonctions sociales et politiques

Le défunt s’est aussi investi corps et âme dans le domaine de la jeunesse. Tout jeune, il était membre de l’Association de l’élève de Kerkennah.

Par la suite, membre de l’Union générale des étudiants tunisiens (Uget) et nommé en 1965 secrétaire général de la jeunesse destourienne de Tunis et banlieue.

Durant sa carrière administrative, Abdelkrim Azaïez s’est aussi illustré par sa brillante participation aux diverses activités d’ordre politique et social.

Durant de longues années, il a été président de l’Union nationale des handicapés physiques. En 1976, il fut nommé secrétaire général du Comité de coordination de Tunis et banlieue puis en 1979 nommé secrétaire général du comité de coordination de Tunis-Sud (Ouardia) tout en cumulant sa fonction de sous-président de la municipalité d’Hammam-Lif et président de la cellule destourienne de Boukornine.

Ses œuvres

On ne peut évoquer le nom de Abdelkrim Azaïez sans parler de son ouvrage historique édité en arabe en 2001 et intitulé — «Le combat d’un peuple dévoué». A signaler que les revenus soldés de la vente de cet ouvrage ont été versés directement à la Caisse nationale de solidarité 2626.

Ce livre met en exergue les différentes luttes et oppressions du peuple tunisien dans ses différentes couches sociales et dans plusieurs régions du pays. Un combat de longue haleine s’étalant depuis 1881, date du Protectorat jusqu’en 1956, année de l’indépendance du pays.

Cet excellent ouvrage historique retrace les principales étapes de la lutte et de l’abnégation de tout un peuple assoiffé de liberté et de dignité afin de jouir de son  indépendance, et ce, durant trois quarts de siècle.

Le livre qui se veut œuvre d’histoire n’est que le fruit d’une carrière prestigieuse d’un homme qui a su cumuler plusieurs fonctions administrative, sociale, éducative, politique et autres…

Un homme imbu du sens patriotique. Paix à son âme.

Tarek Zarrouk

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