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Mission éducative

Editorial La Presse

ON ne se lassera jamais de dénoncer les actes de violence dont sont l’objet, à un rythme de plus en plus soutenu, nos enfants et nos jeunes aussi bien au sein des institutions éducatives, en partant des jardins d’enfants publics, privés et aussi anarchiques jusqu’aux établissements d’enseignement secondaire et universitaire, que dans la rue où ils sont confrontés quotidiennement à tous les dangers de déviance et de délinquance, voire à la criminalité pure et simple.

Les gouvernements qui se sont succédé depuis la révolution à La Kasbah ont cherché, chacun, à sa manière et sur la base du projet de société qu’il visait à implanter, à mettre en œuvre des politiques d’encadrement, pour ne pas dire d’endiguement ou de récupération dans le but de contribuer à la formation des générations montantes.

Sauf que malheureusement, toutes ces tentatives ont échoué et même les structures en charge de l’enfance et de la jeunesse qu’on a essayé de rénover et de réformer se sont trouvées dans l’incapacité d’assumer leur mission éducative et de formation au point que l’école, l’espace n°1 de l’éducation, a perdu progressivement de son aura, de sa crédibilité et a été progressivement délaissée par les parents et les élèves.

Idem pour les institutions préscolaires, c’est-à-dire les jardins d’enfants, où nos petits sont censés être confiés à des spécialistes de la pédagogie enfantine avec la charge de leur inculquer les connaissances élémentaires et les principes de base qui les aideront à postuler au statut de citoyens au fait de leurs devoirs et de leurs responsabilités.

Aujourd’hui, dix ans après la faillite du système de formation de notre institution éducative, toutes échelles confondues, et au moment où nos jeunes se trouvent sous l’emprise de la rue et de ses risques et au moment où plusieurs parents ne reconnaissent plus leurs enfants et que les éducateurs ont pratiquement démissionné de leur mission, n’est-il pas temps que les acteurs politiques, à leur tête le gouvernement, et les différentes composantes de la société civile saisissent que le salut de notre pays dépend aussi, outre les solutions politiques et constitutionnelles, d’une conscience commune de la nécessité vitale de préserver notre jeunesse et notre enfance contre la déviance et la dépravation ?

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