Il pensait pouvoir gérer un club de la trempe de l’Etoile du Sahel sur la base de promesses de dons et de subventions. Quatre mois après sa prise de fonction, le président étoilé se trouve dans une impasse financière sans précédent. Quittera-t-il réellement son poste de président ou s’agit-il de manœuvre de survie ? Réponse aujourd’hui ou au plus tard demain.
Dans un championnat régi par une réglementation unique au monde, ni amateur ni professionnel à 100%, il faut avoir une assise financière solide pour pouvoir prétendre présider aux destinées d’un club de foot d’autant plus que chez nous, les clubs sont omnisports. Un flou juridique qui a bien profité à la dictature pour placer à la tête des associations sportives ses hommes de confiance. Après la révolution, aucun des ministres des Sports n’est finalement allé au bout pour changer une réglementation qui ne fait plus son temps. Des inconnus sur la scène publique, Slim Riahi et Ridha Charfeddine, en ont profité pour se faire un nom et gagner des sièges de députés au Parlement. En contrepartie, il fallait subvenir aux besoins des clubs dont ils ont la charge, Ridha Charfeddine, notamment, qui, durant sa présidence, a été le principal pourvoyeur de l’Etoile du Sahel, sans chercher réellement à diversifier ses ressources.
Des promesses qui n’ont tenu que quatre mois
Il y a ceux qui bâtissent des châteaux en Espagne. Maher Karoui, lui, a bâti des châteaux…à Sousse. Il pensait pouvoir gérer un club de la trempe de l’Etoile du Sahel sur la base de promesses de dons et de subventions. Quatre mois après sa prise de fonctions, le président étoilé se trouve dans une impasse financière sans précédent. L’argent récolté n’a tenu que quatre mois et le pire dans l’histoire c’est qu’à cause des dettes non honorées, la direction de l’ESS était incapable d’affréter même un avion militaire pour faire le voyage au Botswana. Résultat des courses : un match nul au goût de défaite et un président sur la sellette. Un président qui est allé jusqu’à présenter sa démission qu’il a publié sur Facebook dimanche avant de la retirer quelques minutes après. Quittera-t-il réellement son poste de président ou s’agit-il de manœuvre de survie ? Un ballon d’essai pour tester la réaction de l’entourage proche du club, des hommes d’affaires et surtout des anciens présidents qui ne sont pas forcément prêts à prendre en charge un club qui croule sous les dettes, particulièrement en ces temps de crise économique. Maher Karoui annoncera-t-il officiellement sa démission ? Réponse aujourd’hui ou au plus tard demain. Pour rappel, le comité de soutien se réunira aujourd’hui en début de soirée à partir de 18h30. Une autre réunion se tiendra demain à 18h00 dans un hôtel à Sousse avec les principaux pourvoyeurs du club, notamment les hommes d’affaires de la région, ainsi que les sponsors. Deux réunions à l’issue desquelles Maher Karoui aspire à collecter des fonds sous la menace de quitter ses fonctions.
Un dilemme juridique
Si le président de l’Etoile va jusqu’au bout et quitte ses fonctions, sa démission poserait un dilemme juridique. C’est que, selon les règlements intérieurs de l’Etoile Sportive du Sahel, en cas de démission du président, c’est le vice-président qui assure l’intérim. Or, le vice-président en question, Taoufik Zahrouni, réside aux Emirats arabes unis où il occupe le poste de directeur sportif d’un club local. La démission de Maher Karoui entraînerait la dissolution du bureau directeur et la nomination d’un comité directeur provisoire.