Radhi Jaïdi et ses adjoints font du bon travail, sans l’ombre d’un doute. Mais ils ne savent pas encore faire bon usage des moyens humains dont
ils disposent.
Dominer limpidement à chaque match en monopolisant le ballon inlassablement tout en se créant un grand nombre d’occasions de but sans parvenir à scorer, et par voie de conséquence sans gagner, ne sert vraiment à rien du tout ! Tel est le constat que les supporters de l’Espérance n’arrivent pas à gober ces derniers temps.
C’est que cela s’est vérifié à Alger contre le CRB, le champion d’Algérie en 2020 et 2021, l’ESS et dernièrement l’ES Hammam-Sousse.
On a même l’impression que l’équipe de Bab Souika n’a plus de ligne d’attaque tellement ses avants sont incapables de marquer des buts. Le milieu de terrain et la défense «sang et or» s’acquittent honorablement de leur tâche à chaque sortie et font tout le travail qui traduit la supériorité du doyen des clubs tunisiens, mais l’attaque est totalement démissionnaire. Sa léthargie n’augure rien de bon pour une équipe qui convoite plusieurs titres, dont celui de la plus prestigieuse des compétitions : la Ligue des champions.
Le nul (0-0) concédé aux Hammam-Soussiens à Radès-même vient confirmer cette problématique à laquelle aucune solution n’a été trouvée.
D’ailleurs, on imagine mal comment l’Espérance va pouvoir se tirer d’affaire en croisant le fer avec les équipes africaines les plus huppées. Ces dernières savent faire le jeu tout comme l’Espérance, mais avec quelque chose en plus : marquer des buts et gagner. Chose qui échappe à l’Espérance de cette reprise des compétitions locale et continentale.
Il faut savoir ce qu’on veut
Les responsables «sang et or» ont beau recruter des attaquants africains pour améliorer la force de frappe et pallier la baisse de régime et l’indisponibilité fréquente de ses deux meilleurs fers de lance, Hamdou El Houni et Anice Badri, mais ce ne fut guère avec le succès escompté.
Aujourd’hui, l’Espérance compte au moins onze attaquants qui se valent ou presque : Houni, Badri, Marzouki, Mimouni, Berrima, Arfaoui, Eduwo, Iwala, Koffi, Ben Khlifa et Ben Hammouda…
Ils se valent tous car il y a les stars dont le niveau a sensiblement chuté (Badri et El Houni), les joueurs dont le niveau prometteur a été sérieusement affecté par le banc de touche (Mimouni et Berrima) et les autres qui, en toute objectivité, n’ont pas leur place dans un club de la carrure de l’Espérance.
Pourtant, des solutions existent encore. Mais la perte de temps risquerait de les dilapider irréversiblement.
La reprise aurait dû être entièrement réservée à l’aguérissement des jeunes Mimouni et Berrima avant que les choses ne se corsent avec le passage aux tours suivants de la Ligue des champions.
De plus, l’on se demande combien de temps faudra-t-il consacrer aux étrangers très limités (Khofi, Iwala et Eduwo) pour qu’ils fassent étalage d’un talent criardement inexistant ?
Ces «petits» attaquants n’arrivent même pas à scorer face à des équipes aux moyens modestes comme l’ESHammam-Sousse. Du coup, leur «explosion» devant les grands d’Afrique relèverait du miracle. Il est vrai que les attaquants de métier ne courent pas les rues. Et même s’il y en a, leur destination est plutôt les pays du Golfe ou les clubs nantis d’Egypte.
Jusqu’à quand faudrait-il insister et rappeler que le raccourci payant réside dans la confiance aux jeunes du club, dont le banc des remplaçants regorge ?