Accueil Sport Entre frustration et fierté, le CA doit positiver : Une équipe à réaction

Entre frustration et fierté, le CA doit positiver : Une équipe à réaction

Alors que dans un passé, pas si éloigné, le Club Africain se serait certainement désagrégé après l’ouverture du score par l’Etoile, celui de samedi  s’est rebiffé. L’ESS a donc eu le don de piquer le CA au vif et de le transcender. Ne rien lâcher, ne jamais s’avouer vaincu. C’est déjà ça de gagné !

Tenu en échec par  l’ESS, le CA a manqué l’opportunité de se hisser à hauteur du leader monastirien. Malgré un nombre d’occasions assez conséquent, le CA s’est tout d’abord fait surprendre en contre par une équipe étoilée dominée la plupart du temps, surtout en seconde période, là où le jeu clubiste s’est avéré meilleur qu’à l’accoutumée. Forcément, devant une affluence des grands jours, ce n’est pas une bonne opération pour le CA.

En clair, les Clubistes auraient sûrement préféré bien moins maîtriser mais gagner. Or, le CA a eu les opportunités, mais n’a pas su mettre ce deuxième but pour se mettre à l’abri. Ce Classico n’a donc franchement pas souri au CA. En fait, si le CA a été costaud, athlétique et vigoureux, le panache ne suffit pas dans ce genre de situation où la clairvoyance fait la différence. Bref, quelque peu, le CA a été prévisible et l’ESS s’est montrée astucieuse et habile, cédant le terrain, le ballon tantôt et le rythme, pour neutraliser les locaux. Là, ce n’est pas une critique ou un reproche sur le jeu étoilé, juste une description-interprétation.

Il faut savoir que lors des grands formats de la saison, l’enjeu vous pousse parfois à plutôt jouer de longs ballons, jouer les deuxièmes ballons et transformer le match en une bataille où le plus important est de récupérer le ballon, quitte à le rendre immédiatement. Le CA et l’ESS ont, tour à tour, penché vers cette approche qui consiste à miser sur la contre-attaque (effet de surprise), réduire les espaces en défense et jouer la profondeur. Pourquoi? Parce qu’en football, défendre dans des espaces réduits et attaquer dans de larges espaces dépend en grande partie de la qualité des joueurs sous la main et de leur capacité d’adaptation à l’adversaire. En clair, pour matérialiser sa domination et gagner, un onze dépend autant de son propre jeu que des défaillances adverses. Or, face à l’ESS, Zerdoum a manqué de flair et de discernement, Khelifa n’a pas bénéficié de contres favorables, Azouni a manqué de mordant et Chamakhi de tranchant. Seul Zouheir Dhaouadi a tenté, lors des quelques minutes disputées, de percer, varier sa palette et combiner à l’approche de la zone de vérité.

Sur la corde raide en permanence…

Cela dit, ce cruel manque d’efficacité n’est pas seulement lié aux performances des attaquants clubistes. C’est le problème de toute une équipe qui, si elle fait preuve de solidité, peine depuis quelque temps à se créer des occasions franches, autrement que par une accélération ou une inspiration. Et face à l’Etoile, qui n’est pas cette année l’équipe la plus difficile à mettre en difficulté, les Clubistes se sont heurtés à des blocs sérieux défensivement. Cela a donc suffi pour museler le CA et il a fallu s’en remettre au vaillant défenseur Skander Lâabidi pour trouver la faille. Au cœur du jeu maintenant, l’on peut, à raison, affirmer que chacune des prises de balle des médians ralentit un peu plus le jeu (absence de projection). Là, on vise plutôt Kassab qui semble installé dans un poste hybride sans réel apport offensif. Le CA n’a donc pas battu l’ESS et pourtant, le CA est bien là. Pas au mieux, mais après tout, à sa place dans le rétroviseur du leader. Cette position, le CA la doit en partie à sa défense qui rassure, en dépit d’une double faute de placement sur le but de Bongonga (Ghazi Ben Abderazak a lâché le marquage de Ben Ayada et Bedoui était en retard sur la tête plongeante de l’avant congolais). Cependant, les occasions vendangées par les Clubistes ne doivent pas remettre en cause les bonnes prestations défensives des Ghandri, Lâabidi et autre Bedoui.

Globalement, malgré ce nul frustrant, ce CA-là est meilleur que celui de l’année passée, à savoir un onze assoiffé de ballons avec la plupart du temps des joueurs qui pressent dans tous les sens. En seconde mi-temps, lors des temps forts clubistes, le CA a même «posé ses crampons sur la table basse» de l’ESS, acculée devant son but, mais pas prise de vitesse. En fin de compte, seuls Zouheir Dhaouadi et Chiheb Lâabidi ont mis un peu de folie dans la surface, mais le CA a, en vérité, peu inquiété des Etoilés prudents, mais attentifs face à une équipe à réaction. Pourquoi à réaction. Parce qu’alors que dans un passé, pas si éloigné, le CA se serait certainement désagrégé après l’ouverture du score par l’Etoile, celui de samedi s’est rebiffé. L’ESS a donc eu le don de piquer le CA au vif et de le transcender. Ne rien lâcher, ne jamais s’avouer vaincu, c’est déjà ça de gagné !

crédit photo : © Mokhtar HMIMA
Charger plus d'articles
Charger plus par Khaled KHOUINI
Charger plus dans Sport

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *