Par Brahim Nabli*
« La reconnaissance est la mémoire du cœur». Henri Lacordaire
Selon un sondage de la Fondation John Templeton, les gens sont moins enclins à exprimer leur gratitude au travail que nulle part ailleurs. Pourtant, 83% estiment que les dirigeants reconnaissants sont plus susceptibles de réussir, et seulement 18% pensent qu’ils font preuve de faiblesse. Ce monde du travail n’a jamais eu autant besoin de reconnaissance. Et cette reconnaissance doit d’abord venir du dirigeant. Elle est un des moteurs clés de l’engagement autant qu’un besoin social fondamental, essentiel pour préserver et construire l’identité des individus, donner un sens à leur travail, favoriser leur développement et contribuer à leur santé et leur bien-être.
Beaucoup d’entreprises pensent encore que la reconnaissance doit être essentiellement matérielle (reconnaître les résultats), sous la forme d’augmentations de salaire, primes, évolution de poste, changement de statut. Elles oublient que les personnes ont aussi besoin d’être reconnues pour ce qu’elles sont, indépendamment de leurs résultats. Il s’agit alors de reconnaître l’investissement (les efforts, l’engagement, la prise de risque) et la pratique (les compétences mobilisées, les responsabilités prises, la qualité de relation à autrui). Enfin, reconnaître la personne singulière en tant que telle est essentiel. La reconnaissance peut prendre la forme de marques de respect tel que : saluer, consulter, informer, prêter attention, remercier, …
Pour certains chercheurs, la gratitude, une forme puissante de reconnaissance, est si intégrante au bonheur qu’elle en devient synonyme car elle facilite et amplifie la remémoration des souvenirs agréables, elle renforce l’estime de soi en se sentant plus fort et plus performant, elle nourrit les liens existants avec les autres et aide à en développer de nouveaux. La gratitude rend la personne plus humble face à la générosité reçue et l’incite à s’améliorer, et dans une vision plus élargie, elle implique une prise de conscience des forces et des valeurs des autres.
Bâtir une culture de reconnaissance au travail n’est pas simple, mais les études nous assurent que ça en vaut la peine. Selon ces dernières, pour favoriser la reconnaissance au travail, il faut :
En tant que patron, dire « merci » à ses employés d’une manière authentique et non manipulatrice, à la fois en privé et en public. Et demander à ses collaborateurs de faire de même en exprimant quelques mots de reconnaissance à leur entourage.
Démarrer chacune de ses réunions en demandant à ses collaborateurs de partager une chose pour laquelle ils éprouvent de la reconnaissance.
Faire attention, trop de gratitude abîme la gratitude.
Trouver de nombreuses opportunités d’exprimer sa reconnaissance, plus les gens sont remerciés pour leur travail. Plus ils sont susceptibles de changer leur comportement et d’aider les autres.
Prendre le temps de remercier après une crise, entretenir une culture de la reconnaissance et faire de la gratitude une valeur, aide à mieux appréhender les contraintes du changement, les conflits et l’échec.
Forcer les gens à être reconnaissants ne fonctionne pas. La clé est de créer des temps et des espaces qui favorisent l’expression spontanée, volontaire et authentique de la gratitude. Cette dernière aide les employés à voir au-delà d’une difficulté et à transformer un obstacle en opportunité.
Coach Professionnel – Expert en communication*