Accueil Actualités Célébration aujourd’hui de la journée internationale des femmes | Au nom des femmes

Célébration aujourd’hui de la journée internationale des femmes | Au nom des femmes

Par Tounès THABET *

« Nous, les femmes, nous sommes la moitié du ciel et même un peu plus. Nous voulons être la moitié de tout, pas vos moitiés, la moitié de tout. Et surtout être la moitié partout où se prennent les décisions. Le monde qui vient devra s’habituer partout à la présence de nos filles, de vos filles.» Christiane Taubira

Cette journée est née d’un événement tragique: la grève des ouvrières travaillant dans une mine aux Etats-Unis, durement réprimée par la violence policière. Bilan lourd de plus de 80 femmes décédées. La journée sanglante est devenue symbole de lutte pour les droits spoliés, de manifestations, de marches, de sit-in, de revendication des droits fondamentaux, de la dignité, de l’égalité et de la justice.

Au nom des femmes, le combat continue. Les constitutions permettent de définir ce qui fonde l’appartenance, ce qui permet d’exister et d’être nous et de faire de chacun une part de nous indivisible, car les constitutions sont conçues pour protéger les droits et les libertés des citoyens contre les possibles abus de pouvoir ou de l’autorité judiciaire. C’est dire que le rôle du législateur est fondamental  dans l’affirmation des droits, des libertés, des attributs de la citoyenneté, des règles qui s’imposent à tous et que se définit l’appartenance. Ainsi, les symboles rallient-ils et renforcent-ils les liens et nous mobilisent. La République doit protéger les citoyens contre les violences économiques, les antagonismes sociaux, les conflits politiques et les dérives culturelles. Les injustices intolérables émanent  des inégalités d’accès à l’éducation, aux soins, à l’emploi, à la culture, aux responsabilités, car elles engendrent le désordre, le désarroi, une solidarité défaillante.  C’est pourquoi, ces injustices doivent être combattues.

Personne ne peut prétendre être innocent de l’état de son pays ou du monde, des inégalités, du détournement des  richesses, de la corruption, de l’oppression des femmes, de la crise de l’enseignement, de la dégradation généralisée que nous vivons. Nous sommes responsables de nos choix politiques, géopolitiques, de la  défaillance de la solidarité. Il est des batailles qu’il faut mener très vite. Le combat pour la liberté contre toute forme de servitude, de marginalisation, de division,  d’homophobie, de sexisme est un combat légitime partout dans le monde. Nous sommes, tous, concernés par ces «faits divers», en fait des tragédies dont les femmes sont victimes, presque quotidiennement: des femmes aux voix tues, violées, violentées, exclues, muselées, effacées, empêchées d’être, subissant la braise de la haine, exécutées, lapidées, la dignité niée et, pourtant, certaines constitutions ont insisté sur « la dignité, droit inviolable ». L’expérience collective des femmes, culturelle, historique, de violence, d’exclusion et de discrimination hante notre mémoire. Elle nous force à réagir et à nous battre pour nous, pour nos filles, pour le monde. Nous sommes collectivement responsables de ces détresses,  souterraines par le passé, visibles de nos jours. Ces détresses ne doivent pas être réduites. Le harcèlement des femmes n’est pas un jeu, un fait mineur. Il frappe des femmes, souvent,  démunies psychologiquement,  fragilisées, confrontées à l’exercice le plus indigne. Il ne s’agit pas de faire la guerre à l’autre sexe, mais de mener un combat sur les valeurs, sur le respect des droits et des libertés pour la moitié de la population.

Au nom des femmes, de toutes les femmes, victimes du sexisme, élevons nos voix, relayons leur cri, souvent étouffé, protestons, dénonçons, condamnons ces formes d’humiliation, de haine, de rabaissement. Luttons en faveur d’une éducation ouverte et tolérante, d’un enseignement qui combat les mentalités rétrogrades, les préjugés, les croyances fallacieuses. Cultivons le respect, la dignité, les valeurs citoyennes d’égalité des droits, de savoir-vivre, de la vie partagée, célébrée. Persister, persévérer, « prendre corps à corps le destin, affronter l’injustice, tenir bon, tenir tête » comme l’a écrit Victor Hugo. Luttons pour un monde égalitaire, pour ce qui donne sens à la vie, luttons pour la lumière.

T.T.

(*) Journaliste et écrivaine

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Un commentaire

  1. Docteur Mahmoud

    8 mars 2022 à 08:28

    Joli site je vous félicite

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