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Course effrénée …

Editorial La Presse

Il est un constat sur lequel le paysage politique national post-révolution est unanime: la pléthore de partis politiques créés à la faveur de la révolution de la liberté et de la dignité. Au point que personne n’est plus, aujourd’hui, en mesure de donner le nombre exact de formations politiques actives ou en berne sur la scène nationale. Les partis n’ont été, en effet, d’aucun secours ou assistance pour la réussite de la transition démocratique et la mutation de la Tunisie d’un pays où régnaient le despotisme et la dictature, sans oublier la corruption et la malversation, vers un pays où triomphent le droit, la démocratie et où les institutions assurent pleinement la  mission qui leur est dévolue.

On penche même vers une autre approche plus maximaliste, estimant que les désastres politique, économique, social et aussi environnemental charriés par la décennie noire des malheurs et des échecs répétés sont effectivement la résultante logique de cette instrumentalisation excessive de toutes les forces privées longtemps du droit à participer à la vie politique et aussi de la manipulation exercée, au vu et au su de tous, par certaines parties qui voulaient dominer l’espace politique national en finançant certains partis qu’elles utilisaient comme des paravents.

Avec la dynamique du 25 juillet 2021 et la consécration des mesures exceptionnelles décidées par le Président Kaïs Saïed, l’impression générale était que les partis politiques n’avaient plus de raison d’exister et que les échecs qu’ils ont essuyés durant la décennie noire, qu’ils aient été au pouvoir ou dans l’opposition, légitimaient leur disparition facultative ou au moins leur silence pour une certaine période.

Il est à constater qu’à l’opposé de cet état de fait, on assiste, ces derniers jours, au retour à la création de nouveaux partis politiques dont les initiateurs, pour la plupart nouvellement arrivés sur la scène politique, se disent porteurs de nouvelles idées ou approches qui n’ont jamais été mises en œuvre auparavant, voire pensées.

Le phénomène mérite d’être analysé dans ses différentes facettes à tête reposée, la finalité étant d’éviter aux Tunisiens qui seraient séduits par ces nouveaux politiciens de tomber dans les erreurs qu’ils avaient commises quand tout le monde s’était proclamé faiseur exclusif de l’avenir du pays.

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