Ils ont dit…

1,438

Marouane El Abassi, gouverneur de la Banque centrale de Tunisie

«Je pense que le principe de la solidarité a été primordial au moment de la crise de la Covid et que l’intervention du Fonds Monétaire International ainsi que les autres IFI a été relativement rapide et surtout proactive. Aujourd’hui, et par rapport à la conjoncture actuelle, il demeure de première importance qu’on ait des programmes plus flexibles et étalés sur une plus longue période. A mon avis, les conditionnalités des Institutions de «Bretton Woods» doivent concilier entre conjoncture et conduite des réformes. Cela est important dans la mesure où nos pays sortent juste d’une crise sanitaire, qu’ils se retrouvent à faire face à une situation d’incertitudes qui pourraient durer. A mon sens, les pays africains se doivent d’être davantage aidés, notamment dans les programmes relatifs à la transition énergétique. Je crois que c’est une démarche très importante, puisqu’actuellement nous travaillons sur les «greens finances» et que nous avons besoin d’investir davantage dans les énergies renouvelables. Pour ma part, la situation actuelle nous a véritablement montré qu’il importe d’augmenter fortement ces investissements… Un plus grand engagement du FMI sur des programmes de long terme aidera nos pays à faire face aux pressions de plus long terme sur leurs balances des paiements. Une décision du FMI dans le sens de prolonger son soutien aux pays membres en difficulté afin de les aider à surmonter cette crise est fortement souhaitable. Afin de limiter les répercussions de la situation actuelle sur les entreprises et les ménages, les autorités auraient besoin d’activer certaines mesures, en conjointe collaboration avec les IFI. Pour les pays qui négocient, actuellement, avec le FMI, il faudrait accélérer le processus tout en intégrant la conjoncture particulière dans les négociations avec les bailleurs de fonds… Pour combler l’impact de la flambée des prix internationaux de produits de base sur les finances publiques et sur les réserves de change des pays, il faudrait, également, prévoir des mécanismes spécifiques sous forme d’appui budgétaire et aide à la balance des paiements… Il importe de faciliter davantage les conditions d’octroi de crédits par les institutions financières internationales aux pays qui peuvent basculer dans beaucoup plus de vulnérabilité et de pauvreté».

Laisser un commentaire