L ’approche participative engagée par le Chef de l’État sous forme de consultation nationale visant à donner l’opportunité à tous les citoyens, qu’ils soient résidents en Tunisie ou à l’étranger, de s’exprimer librement et en toute transparence à propos du redressement de la transition démocratique en Tunisie, ne semble pas avoir trouvé l’écho escompté auprès des Tunisiens. Le Président de la République a crié au sabordage et a dénoncé des forces occultes qui ont opéré à l’ombre pour faire capoter cette initiative censée dessiner les nouveaux contours de la Tunisie qu’on imagine.
Une dissertation primaire sur les résultats de cette consultation qui a pris fin hier montre que seulement 7% du réservoir électoral a pris le soin d’y participer, soit un peu plus de 500 mille personnes, sur un total de sept millions d’électeurs.
Les Tunisiens à l’étranger ne sont pas non plus emballés par cette consultation où dans un pays comme la France, qui compte près d’un million de nos citoyens résidents, quelque trois mille personnes y ont pris part. À l’intérieur du pays, le Grand Tunis arrive en première place en nombre de participants mais avec des scores fortement disproportionnés à sa densité, soit un peu plus de 10%. Il est suivi du gouvernorat de Sfax et de Sousse. Mais les taux les plus faibles ont été enregistrés au sud du pays où le gouvernorat de Tataouine remporte la palme de l’échec avec seulement 4.000 participants, soit un peu plus de 5%. La gent féminine n’a pas été séduite non plus par cette consultation puisqu’elle n’a représenté que 30% des répondants, alors que plus de la moitié de la population est féminine. Cette consultation n’a pas réussi non plus à attirer les jeunes de moins de 20 ans (2,3%) puisque 54% des participants sont âgés de 40 ans et plus. Cela dit, quelles que soient les manœuvres qui ont été faites pour faire échouer cette consultation, il est temps de tirer les leçons et de faire une lecture sereine de l’issue qu’elle a connue. Une mauvaise communication et l’absence de campagnes de sensibilisation ne sauraient à elles seules être à l’origine d’un tel fiasco.
En effet, le manque de recours aux spécialistes dans le domaine des sondages d’opinion pourrait être aussi l’un des facteurs qui expliqueraient pourquoi la consultation n’a pas convaincu.
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