Pour l’ancien sélectionneur national-adjoint, staff technique et joueurs doivent se comporter comme si la qualification se jouait en un seul match.
Sollicitant son avis sur la double confrontation contre le Mali, celui qui a conduit la sélection nationale à la finale de la CAN de 1996, aux côtés de Kasperczak, nous livre sa recette de la réussite : « D’après sa participation à la Coupe arabe de la Fifa 2021 et la dernière CAN du Cameroun, je pense que la meilleure formule à adopter est le 3-5-2. Nous avons, au fait, deux latéraux à tempérament offensif, à savoir Dräger et Maâloul. Nous disposons également d’un trio axial expérimenté et de métier, Talbi, Bronn et Ifa. Les trois joueurs de milieu, Skhiri, Laïdouni et Ben Romdhane, sont complémentaires. Il y a aussi un choix à faire entre deux attaquants de pointe de métier, Jaziri et Khénissi, et un autre choix entre Msakni et Sliti. C’est mon onze de préférence qui, à mon humble avis, peut appliquer au mieux ce que je considère comme une bonne organisation de jeu. Après, il reste à mettre en place l’animation défensive, mais aussi offensive», estime Ali Selmi, pour qui « la meilleure façon pour contrer le Mali est de jouer le bloc haut. Il ne faut, surtout, pas se replier dans sa moitié de terrain. Il est impératif aussi d’empêcher leurs attaquants de monter. Quant à nos trois axiaux, ils doivent faire attention aux longues passes en profondeur. Nos attaquants doivent constamment presser leurs défenseurs, car c’est en adoptant le pressing haut qu’on peut arriver à venir à bout de la sélection malienne ».
« Aller en conquérants »
Pour se faciliter la tâche, notre interlocuteur croit dur comme fer que la meilleure démarche est de débarquer à Bamako en conquérants : « Nous devons aller à Bamako avec l’idée de chercher la qualification là-bas, comme si la qualification se jouait sur un seul match. Et c’est là que le staff technique doit adresser ses messages, en faisant comprendre aux joueurs que les Maliens ne sont pas meilleurs que nous. Si nous partons avec l’idée de ramener la qualification de Bamako, cela nous facilitera énormément la tâche en prévision du match retour. Il faut savoir que jouer l’aller chez l’adversaire ne peut être qu’avantageux. Cela nous permet d’avoir une idée sur son jeu, tout en partant dans le but d’obtenir une belle option à l’aller ».
« Pourvu que ce soient les choix de Kadri »
Ali Selmi émet un avis favorable, mais conditionné sur le staff technique national : «C’est une opportunité qui s’offre à Kadri et à ses adjoints de pouvoir diriger la sélection nationale en cette double confrontation comptant pour les barrages du Mondial 2022. J’adopte le choix porté sur Ali Boumnijel et Sélim Ben Achour, deux techniciens tunisiens qui se connaissent très bien. L’entente existe déjà entre eux. Tout ce que j’espère, c’est qu’on n’a pas imposé les adjoints au sélectionneur national pour éviter une ambiance malsaine comme celle entre Mondher Kebaïer et Adel Sellimi en Coupe arabe. Si les adjoints ne sont pas imposés au sélectionneur national, cela ne peut être qu’une bonne chose en soi. Je ne vis pas au sein du groupe, mais je pense que Boumnijel et Ben Achour sont les choix de Jalel Kadri. Si ce n’est pas le cas, ce ne sera pas de bon augure. Et même si je ne le connais pas de près, j’ai quand même un préjugé favorable sur Jalel Kadri d’après des gens qui le connaissent et qui le qualifient de personne intègre et bosseur», confie Ali Selmi.
« Un adversaire prenable »
L’ancien adjoint de Kasperczak est plutôt confiant et estime que nous avons un meilleur potentiel que notre adversaire : «Nous avons trois bons gardiens. Les meilleurs du moment. Toutefois, avoir trois gardiens qui connaissent la super-forme, Ben Saïd, Jemal et Dahmen, cela doit rendre difficile la tâche du staff technique pour faire son choix. Les joueurs choisis connaissent bien l’ambiance de l’Afrique et sont aptes à partir à Bamako en conquérants et en ramener la qualification. Le Mali n’est pas meilleur que nous. C’est un adversaire prenable. C’est pourquoi j’ai dit qu’il faut le presser haut et ne pas rester recroquevillé. Le Mali ne nous posera problème que si nous jouons le bloc bas. Mais si nous jouons devant et userons de l’arme de la balle arrêtée, nous serons en mesure de dominer les Maliens. Nous avons de bons tireurs, Ben Romdhane en particulier. De plus, Talbi, Bronn et Jaziri sont bons dans le jeu de tête. Je suis persuadé que nous avons les moyens de nos ambitions et que nous sommes plus proches de la qualification que le Mali», conclut notre interlocuteur.