Jalel Kadri, épaulé de Boumnijel et Ben Achour, va-t-il marquer son territoire par rapport à Kebaïer?
Intronisé, disons à la surprise générale, par Wadï El Jarry, Jalel Kadri peut s’estimer très heureux. Il a la chance de sa vie de guider la sélection sans un CV impressionnant. C’est un choix qui porte en lui une certaine continuité vu que Kadri était l’adjoint de Kebaïer. C’est aussi l’homme de confiance d’El Jarry qui, faut-il le rappeler, a son point de vue sur ce se passe en sélection et, en premier lieu, le choix des joueurs.Jalel Kadri a déjà marqué une rupture par rapport à son prédecesseur. Du moins en faisant revenir deux joueurs écartés à la CAN, Moez Hassan et Ferjani Sassi. Le duo a eu une altercation très chaude, après la finale perdue en coupe arabe devant l’Algérie, avec Kebaïer. Et pour vous raconter toute l’histoire, cette altercation musclée n’a pas coûté la CAN à Sassi et Hassan mais aussi sa place à l’ex-adjoint Adel Sellimi qui a choisi le camp du duo écarté. Le retour de ces deux joueurs est donc un message clair que Kadri veut tourner plusieurs pages. Le retour de Khénissi est aussi quelque chose de remarquable. Après une longue absence, ce buteur racé, franchement, est meilleur que tous ses concurrents à ce poste. Sinon, Kadri a préféré garder la même ossature, même s’il doit trouver un substitut à un certain Skhiri, véritable régulateur et métronome de l’entrejeu tunisien. On verra bien si Kadri est en mesure de trouver la bonne formule pour cet acte 1 Mali-Tunisie qui pourrait être déterminant pour la qualification au Mondial.
Et la tactique ?
Les regards seront tournés vers Jalel Kadri dès le match aller. Sa gestion tactique surtout, sa capacité à passer la dose de confiance et de motivation nécessaire pour réussir cette première manche. Va-t-il conserver l’ossature qui a disputé la Coupe arabe et la CAN? On parle aussi de la configuration du jeu à mettre en marche et le fameux dilemme entre une défense à trois ou à quatre. Et c’est Kadri, qui aura comme conseillers Boumnijel et Ben Achour, qui doit trancher à ce sujet. C’est que l’équipe de Tunisie a bien réussi le coup avec une défense composée de trois défenseurs, à savoir Bronn, Ifa et Talbi, et deux excentrés mobiles et portés vers l’avant comme Maâloul et Drager. Ce sera un match-clé où ce sera bien de marquer et d’asséner un coup fatal aux Maliens au retour. Kadri et son staff sauront-ils réussir cette double confrontation fatidique devant le Mali ? Jalel Kadri et ses collaborateurs y jouent gros tout comme Wadï El Jarry et, bien sûr, le football tunisien. Le manque à gagner en cas de non qualification au mondial coûte des dizaines de milliards. Ça vaut la peine d’y penser.