
Montassar Louichi est attendu au tournant, même s’il n’est pas encore sur un siège éjectable ni en sursis comme on dit.
De plus en plus contesté, Montassar Louhichi ne s’est cependant pas encore coupé de son vestiaire, même si la tension monte ces derniers jours autour de l’équipe fanion. Actuellement, après les résultats poussifs de l’équipe première, les fans ont forcément de quoi être insatisfaits de la gestion du plateau technique. Sur ce, il n’est certes pas encore question de parler de crise, même si le CA est décevant sur le terrain, mais l’attitude de l’équipe se retrouve sujette à interprétation pour un onze appelé à négocier la dernière ligne droite de la phase 1 du championnat, après avoir grillé tous ses jokers.
C’est donc l’attitude sur le terrain et la passivité manifeste des joueurs qui posent question. Et là, la responsabilité du coach est engagée autant que celle de ses protégés. Ce CA-là a donc du mal à produire du jeu depuis quelque temps et les choix du staff technique sont contestés, surtout en ce qui concerne la colonne de l’équipe. Là, plusieurs observateurs s’interrogent au sujet des Sabo, Amri, Chiheb Lâabidi, Guesmi, Bouaziz, Snana, Zâalouni et Zghada, qui ont fait de la figuration jusque-là, alors que les Abderrazak, Kassab, Taous et consorts sont inamovibles. Y a-t-il eu cassure entre le coach et les joueurs précités ? A plusieurs niveaux, sommes-nous amenés à dire. Car plus d’un joueur ne saisit pas et ne comprend pas pourquoi il joue aussi peu (le cas de Sabo, placardisé la plupart du temps). Et après coup, c’est l’émulation qui en pâtit. L’autre volet qui freinerait le CA est en rapport avec ces compositions qui changent à chaque match, alors que les lacunes dans l’animation sont toujours là. Montassar Louhichi, de son côté, a continué à faire les cent pas dans sa zone technique sans trouver la parade (ce fut le cas à Béja). C’est d’ailleurs tout le groupe qui serait maintenant dans cette situation, ces derniers temps, avec des tauliers en manque de repères sur le terrain comme entrevu récemment. Qu’à cela ne tienne, Montassar Louhichi n’est pas menacé. Malgré cette période tourmentée, la ligne n’est pas brouillée entre l’entraîneur et son employeur.
La reprise en main doit être visible sur le terrain
Le CA traverse donc une mauvaise passe, mais a cependant les outils pour retrouver la lumière intérieure. Cela passe inéluctablement par une prise de conscience, ainsi que réussir à être efficace quand l’équipe domine, s’améliorer dans le dernier tiers du terrain et ne pas se limiter à une possession stérile. Tout le groupe, staff compris, doit être pleinement investi dans cette mission de redressement. Bref, l’union fait la force, mais encore faut-il que le plateau technique décrète cette union. Après plus d’une dizaine de journées disputées (onze au total), le CA est aujourd’hui bien loin de ses objectifs, mais il n’a pas dit son dernier mot (le coup est encore jouable). Le club, qui ambitionne de jouer les premiers rôles, est, notamment, plombé par une mauvaise série en cours, comprenant un indigent revers à Béja. Et après cette défaite, plusieurs éléments laissaient présager une fin de collaboration prématurée avec Louhichi, sous le feu des critiques, mais cependant soutenu par sa hiérarchie. Son avenir proche n’est donc pas encore menacé, mais sans conteste, l’entraîneur clubiste traverse actuellement une période délicate. Alors que son groupe a connu un énorme coup d’arrêt, il se retrouve sous pression et suscite l’incompréhension des fans. Des fans qui ne veulent pas fragiliser le groupe davantage, mais exigent une reprise en main visible sur le terrain. Avant l’intronisation du coach en exercice, les tenants clubistes savaient qu’il fallait ramener un coach passionné, un féru du CA, un meneur qui véhicule des émotions, et Louhichi, semble-t-il, a vite rempli tous ces critères. Ils l’ont donc rappelé et ce dernier a su, au départ, obtenir l’adhésion des supporters. Sauf qu’actuellement, suite à un pré-bilan mitigé, les fans sont désormais divisés quant à la vision d’un coach de plus en plus controversé dans ses choix de joueurs et de tactique. En clair, Louhichi est attendu au tournant, même s’il n’est pas encore sur un siège éjectable ni en sursis comme on dit.