Accueil Société L’ESSENTIEL : La générosité est contagieuse …

L’ESSENTIEL : La générosité est contagieuse …

Par Brahim NABLI | Coach professionnel–Expert  en communication |

«Il y a autant de générosité à recevoir qu’à donner». -Julien Green-

Y a-t-il de la place pour la générosité dans un monde de l’entreprise, souvent guidé par le profit ? L’altruisme est-il compatible avec la quête infinie de création de valeur, de richesse ? La question peut choquer. Pourtant, les recherches en psychologie positive dévoilent les bénéfices des comportements généreux, y compris en entreprise. Mais alors, que donner lorsque l’on travaille avec d’autres personnes ? Du temps, de l’attention, de l’aide, des connaissances, de la reconnaissance,… autant de dons immatériels.

Un acte de générosité est un acte libre, délibéré, désintéressé envers autrui, effectué plus souvent qu’à l’ordinaire et qui intensifie le niveau de bien-être du bienfaiteur et du receveur. Ses vertus sont nombreuses : la générosité développe les liens pro-sociaux (donner en retour), l’estime de soi, le respect, le mieux-être. Le lieu de travail offre de nombreuses opportunités de donner et prendre. La générosité est, à l’origine, de la coopération, elle est contagieuse.

Shawn Achor a démontré que, parmi les activités favorisant l’épanouissement et la productivité la plus efficace était d’entretenir des relations positives avec les personnes de votre réseau social qui vous soutiennent. La recherche montre que les niveaux élevés de soutien social prédisent autant la longévité que l’exercice physique régulier. A l’inverse, un faible soutien social est aussi nuisible qu’une forte pression sanguine. Dans une étude auprès de 1.648 étudiants à Harvard, menée par Tal Ben-Shahar et Shawn Achor, le soutien social apparaissait comme le plus grand facteur prédictif du bonheur pendant les périodes de stress élevé.

La générosité et l’aide apportée peuvent prendre plusieurs formes au travail :

•Donner un coup de main quand l’autre est submergé de travail ;

•S’asseoir quelques minutes pour prendre des nouvelles d’un collègue en difficulté ;

•Croiser du regard, d’un sourire ou d’un bonjour un collègue qui se trouve à côté ;

Ainsi, l’altruisme a-t-il sa place dans nos entreprises ? Le Mind and Life Institute s’est intéressé à la manière dont l’altruisme affecte la prise de décision économique. L’altruisme est un comportement humain naturel et spontané qui peut être nourri, ou découragé, de diverses manières. Il est motivé, disent les chercheurs, par l’instinct de conservation et la nécessité d’apaiser notre culpabilité. A condition que le don aille à des personnes dans le besoin, et non à des profiteurs, sinon l’altruisme se désagrège.

Par conséquent, l’entreprise, si elle veut encourager la générosité, doit veiller à adopter des mécanismes et des normes culturelles qui valorisent les donneurs et les comportements pro-sociaux, et punissent les profiteurs, sinon le système s’effondre. La question de la générosité reste donc délicate à aborder en entreprise.

Adam Grant, dans son best-seller— «Donnant donnant»— accorde une grande valeur à la générosité en entreprise et fait du « donneur» (qui donne plus qu’il n’obtient) le profil relationnel gagnant face au «receveur», (qui obtient plus qu’il ne donne). La plupart du temps, nous sommes des « échangeurs » (cherchant la réciprocité entre donner et obtenir), mais ce chercheur démontre qu’on peut avoir le juste équilibre dans tout ça, à condition d’assumer ses choix, de se donner du temps (être patient pour récolter les fruits de sa générosité), de ne pas être dupe et d’encourager, autour de soi, ce comportement gagnant.

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