Pour notre expert, nous n’avons pas, certes, des stars qui jouent dans des clubs européens de premier rang. Nous avons, par contre, un groupe homogène et solide, ce qui a fait la différence à Bamako.
« Avant de parler du match proprement dit, je ne veux pas passer outre la prestation exemplaire de l’arbitre Bamlak Tessema, au style peu orthodoxe mais diablement efficace. Il a imposé un bel état d’esprit sur le terrain. Par ailleurs, les joueurs des deux camps étaient ébahis par son calme et son sourire. Tout simplement, il fait partie des meilleurs arbitres du moment.
Venons-en à présent au match. J’ai assisté à la dernière séance d’entraînement avant le départ pour Bamako. J’étais très heureux de constater que le staff, et à sa tête Jalel Kadri, n’avait négligé aucun détail, ce qui nous a offert une jolie prestation sur le terrain, le jour du match. Notre équipe nationale n’a pas lésiné sur les moyens et nous a sorti une belle prestation. Un pressing haut et une bonne possession de la balle, ce qui a empêché l’adversaire de gagner la bataille du milieu. Par ailleurs, le Mali n’a pas trouvé de solutions pour assiéger notre zone. Jouant à domicile, les Maliens étaient au fait sous pression. Ils devaient faire le jeu, mais ils n’ont pas trouvé leurs repères pour imposer leur rythme. Je l’avais d’ailleurs prédit avant le match : ce n’est pas facile de retrouver son stade et, par conséquent, jouer devant son public, et ce, après deux années durant lesquelles la sélection malienne a joué à l’extérieur de Bamako.
Comme notre équipe nationale n’était pas obligée de faire le jeu, notre adversaire s’est trouvé acculé à trouver des solutions. Nos joueurs, compacts et solidaires, ont bousculé l’adversaire. Je tiens à les remercier d’avoir réussi à jouer notre football et d’honorer les couleurs nationales. Par ailleurs, les supporters maliens étaient surpris par l’attitude de nos joueurs dès le début de la rencontre. Des joueurs concentrés et plus déterminés que jamais, obtenant un premier corner dès la deuxième minute de jeu. Aussi, le pressing opéré par Youssef Msakni sur Sissako, à la 36’, a poussé ce dernier à commettre l’irréparable en marquant contre son camp. Je dis tout simplement bravo !
Quand je vois aussi l’apport de Dräger et Maâloul sur les côtés, Ghandri qui a été un bon remplaçant de Bilel Ifa, je ne peux que féliciter le staff technique pour le travail accompli aux entraînements et les joueurs pour leur application sur le terrain. Le travail paie toujours, comme on dit. Dans notre sélection nationale, nous n’avons pas, certes, des stars qui jouent dans des clubs européens de premier rang. Nous avons, par contre, un groupe homogène et solide, ce qui a fait la différence à Bamako. Et c’est l’état d’esprit du groupe qui l’a emporté. Je tiens à préciser, tout de même, que Ben Romdhane et Chaâlali ont livré une prestation satisfaisante et que les changements opérés étaient bien étudiés. Une petite remarque pour Béchir Ben Saïd quand même : il doit faire attention à ses sorties aériennes qui sont, avouons-le, hasardeuses.
Si Jalel Kadri a gagné son match, c’est grâce à la complicité dans sa relation avec ses joueurs. Une parfaite symbiose qui se dessine avec ses gestes pour prévenir ses joueurs à rester compacts. Ça veut tout dire. Notre équipe nationale est restée concentrée sur son sujet durant la seconde période de jeu malgré quelques maladresses sans conséquences, Dieu merci !
Maintenant si on se projette sur la manche retour, je dirais que le résultat du match aller est satisfaisant même si, avec du recul, on aspirait à mieux. En même temps, prendre le risque pour essayer d’avoir un score plus large aurait permis à l’adversaire d’avoir la possibilité de nous contrer.
Le match retour se jouera devant un public nombreux acquis à la cause nationale, ce qui doit accroître la performance sur le terrain. Demain soir, la pression balancera dans notre camp. Le Mali n’a plus rien à perdre. Je pense que notre adversaire va chercher au début de la rencontre à étudier le dispositif mis en place par notre équipe nationale. Les Maliens vont essayer, par la suite, de trouver les solutions afin de revenir au score. C’est pourquoi notre staff technique national doit faire le nécessaire pour mettre en garde les joueurs. Nous devons restés concentrés sur notre sujet. Nous avons pris, certes, une belle option à Bamako, mais rien n’est encore joué ».