L’excès de confiance est interdit. La prudence excessive et le jeu, la peur au ventre, ne doivent pas être de mise non plus. C’est cet équilibre au niveau mental qui sera la clé de réussite de la qualification.
La Tunisie est un pays de football où on aime le beau jeu et les grands challenges, notamment le fait de faire partie de la course des grands et de disputer le Mondial. Se qualifier est devenu pour nous une habitude, voire une obligation après plusieurs participations en phases finales. Impossible donc de rater le rendez-vous de ce soir, notamment après le résultat brillant du match aller à Bamako. Ce sera donc une soirée exaltante, fabuleuse. Le peuple tunisien, que le football rassemble, unit et fédère, attend avec impatience le début de ce match retour avec l’équipe du Mali et surtout sa fin et son heureux dénouement avec l’obtention du précieux billet pour le voyage au Qatar.
Exigences et humilité
Consigne majeure donc : oublier le résultat du match de Bamako car l’avoir à l’esprit nous ferait dormir sur les deux oreilles. Pénétrer sur la pelouse avec le statut de favoris nous exposerait au risque d’être piégés et désenchantés, alors que nous ne sommes qu’à 90 minutes du bonheur. Surtout que cette sélection malienne est une équipe qui, même si elle ne privilégie pas la puissance, la force et la vitesse, est très dangereuse par son jeu très technique. Ça ne veut pas toutefois dire que les Aigles de Carthage doivent entamer ce match, en anxieux, avec plus de pression sur les épaules et d’adrénaline qu’il n’en faut. D’où la nécessité de ce souci d’équilibre constant que ce soit dans la formation de départ, le système à adopter, l’animation de jeu, la reconversion attaque-défense et défense-attaque, le verrouillage des issues sur les couloirs. Ce qui est sûr , c’est qu’il n’ y aura pas de chambardement dans le Onze de départ victorieux à Bamako et ce seront les mêmes, à un élément près, qui débuteront la rencontre . Le plus important , c’est le triangle défensif devant le gardien Béchir Ben Saïd qui nous a donné quelques frayeurs dans ses sorties aériennes parfois assez approximatives et même hasardeuses. Ce triangle sera composé des deux centraux (Ghandri-Talbi) plus le demi défensif sentinelle devant la défense. Le plus important aussi, ce sera l’apport des deux latéraux Mohamed Drager et Ali Mâaloul qui doivent être autant bons défenseurs que redoutables contreurs. Le plus important enfin, c’est le rôle offensif des deux milieux Mohamed Ali Ben Romdhane et Ghaylêne Châalali qui doivent se porter vers l’avant en phase de transition défense-attaque pour renforcer le trio d’attaque Msakni-Sliti-Jaziri et lui donner plus de solutions et de variété de manœuvre dans la surface malienne. Le résultat positif et le précieux but d’avance du match aller nous ont mis dans une situation de confort, mais il n’y a aucune vérité dans le football pour penser que nous sommes sur du velours. À nous de ne pas trop sortir de notre zone de sécurité et de ne prendre que des risques bien calculés en phase offensive. C’est la réussite de cette équation qui va nous permettre de faire le voyage au Qatar et d’entrer dans l’histoire…
crédit photo : © Mokhtar HMIMA