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Ils ont dit

Mohamed El-Khames Laâbidi, Directeur général de l’Agence foncière d’habitation

«Nous comptons entre 280.000 et 300.000 inscrits qui attendent leur tour pour obtenir des lots de terrains. 70% de ces demandes sont concentrées sur le Grand-Tunis (Tunis, La Manouba, Ben Arous et L’Ariana) et les gouvernorats de Sousse et Sfax. Il existe une forte demande pour les terrains lotis et le produit proposé par l’agence, étant donné que les prix représentent environ un tiers de ceux pratiqués dans les grandes villes. Les longs délais d’attente sont dus à la rareté du patrimoine immobilier. Nombreux sont les inscrits qui n’avaient pas attendu plus de 3 ans, alors que d’autres demandes étaient encore en instance depuis plus de 30 ans, et que certains parmi eux ont été informés du rejet de leur demande, pour non-conformité du dossier. C’est pour cette raison que l’Agence foncière d’habitation est tenue de revoir sa stratégie de communication, de la développer et de simplifier l’information afin de se rapprocher du citoyen. C’est une équation très simple, mettre à disposition des terrains lotis nous permet de répondre à un nombre plus important de demandes à des prix raisonnables, notamment dans les grandes villes. Nous avons élaboré, en 2016, une stratégie qui vise principalement à modifier le marché foncier résidentiel et à résister au monopole en exerçant une pression sur les prix et en établissant une meilleure coordination avec les municipalités pour fournir des logements à toutes les catégories de la société. Nous proposons la création de grandes aires urbaines dans le cadre des exigences de l’harmonie sociale et environnementale, ainsi que de développement durable. Je crois que l’intervention de l’Etat est importante pour la mise à disposition de terrains aux promoteurs immobiliers publics, représentés principalement par l’Agence de réhabilitation urbaine, la Société de promotion de l’habitat social (Sprols) et la Société nationale immobilière tunisienne (Snit), qui doivent fournir des logements adéquats aux différentes catégories de la société à proportion de leur pouvoir d’achat. L’Agence foncière d’habitation a réussi, depuis sa création, à procéder au lotissement de plus de 7.000 hectares, répartis sur 360 lotissements dans les différentes régions de la Tunisie. Elle a également engagé la construction de 170.000 logements, dont 60.000 sont destinés au logement social, soit 35% du produit de l’agence au profit de 85.000 citoyens. L’agence est constamment soucieuse d’améliorer les indicateurs de gouvernance, en activant le rôle de contrôle interne et externe dans ses différentes structures, en plus du suivi des résultats. Des progrès importants ont été réalisés dans le cadre de la digitalisation au sein de l’entreprise».

Fathi Chafroud, Président de l’Association tunisienne des contrôleurs publics (Atcp)

«Une enquête de 130 questions a été adressée par l’Association à 104 établissements. Les résultats émanant de ladite enquête ont permis d’établir un classement des entreprises. Une grande frange de ces dernières utilisent encore un modèle de gestion classique et ne disposent pas de pouvoir décisionnel. Les conseils d’administration de cette même catégorie d’entreprises n’ont pas les prérogatives nécessaires et la prise de décision se fait uniquement par les autorités de tutelle. Seulement 53 entreprises ont répondu à l’enquête parmi le total des 104. Environ 51% des entreprises publiques ne disposent pas les commissions d’audit et 42% d’entre elles ne sont pas indépendantes de manière totale en matière de gouvernance. Il faut signaler que seulement 16 entreprises ont pu fournir leurs rapports financiers sur le total des 53 qui ont répondu à l’enquête. De nombreuses entreprises connaissent un retard assez considérable dans l’élaboration de leurs états financiers. Bien que la situation financière ait connu une certaine amélioration par rapport aux années précédentes, de nombreuses problématiques subsistent encore au niveau des équilibres financiers des entreprises publiques concernées et qui sont, d’ailleurs, lourdement endettées, et ce, à cause notamment de l’augmentation de la masse salariale. La grande partie des entreprises est soumise à un modèle de gestion au jour le jour et ne décline pas de vision à long terme ou un programme précis en plus du fait qu’elles disposent d’une direction générale instable».

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