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Éclairage | Comment optimiser la prise en charge ?

L’étude tente de donner un certain éclairage sur les éventuels déterminants et facteurs de risque des violences conjugales. Toutefois, un travail de recherche beaucoup plus approfondi avec un échantillon plus large s’impose, en interrogeant le parcours de vie des hommes auteurs, et des femmes, victimes de violence conjugale. Dans ce cadre, il est aussi recommandé de veiller à la mise en œuvre d’une politique globale et cohérente de lutte contre les violences conjugales. Aussi, aucune de ces préconisations prises isolement, n’a de sens. La cohérence, la pertinence et l’efficience de ces recommandations résultent de leur mise en synergie.

A la tête des recommandations figure le renforcement des dispositifs d’accueil spécifique pour répondre aux besoins variés des victimes de violences qui apparaît aussi capital, notamment par la mise en place de centres d’hébergement spécialisé et la facilitation d’accès que ce soit dans l’urgence ou de façon plus pérenne. L’étude cite aussi la mise en place de cellules d’urgence médico-psychologique dans les hôpitaux pour les victimes, qui se révèle tout à fait pertinente. Dans ce cadre, le rôle des professionnels de santé doit viser le diagnostic des traumatismes majeurs liés aux violences et le repérage d’éventuelles victimes en vue de les mettre en relation avec le réseau d’écoute et d’initier une demande d’aide.

Parmi les autres recommandations, on cite la prise en charge des auteurs de violences conjugales (sans pour autant exclure la sanction) et le dépistage et l’intervention précoce qui peuvent certainement réduire des escalades de violence et éviter des récidives. Il est, également, nécessaire que des campagnes contre les comportements violents soient engagées. Pour ce faire, l’étude propose des programmes éducatifs, auprès des enfants et des adolescents autour de l’image de l’homme, de la femme, du couple, du mode relationnel de la vie à deux et intégrant l’expression des droits fondamentaux de la personne humaine, et particulièrement les droits des femmes, participerait à la prévention de la violence à l’égard des femmes. Il faut aussi aborder les questions de genre, la violence et la résolution non violente des conflits dans les programmes d’apprentissage à l’école. Toujours dans le secteur éducatif, l’étude recommande de mener un travail éducatif sur les relations entre les hommes et les femmes, dans les collèges et les lycées avec des échanges sur la vie affective et les relations de couple, ce qui permettrait de sensibiliser les jeunes à ces phénomènes de violences conjugales en leur apprenant à communiquer leurs émotions et arrêter de valoriser la puissance et la force physique dans la relation du couple.

Il faut aussi intégrer une prise en charge psycho-éducative et sociale facilitant et optimisant un ensemble de réflexions sur les relations homme-femme, les affects et leur régulation, les liens à l’autre et les conduites de dépendance, la souffrance des victimes y compris des enfants. Cet accompagnement doit faire partie intégrante du dispositif juridique. Ainsi, la prise en charge des auteurs de violence conjugale doit être conçue à la fois comme un travail de soin et comme une mesure de prévention de la récidive. L’étude propose aussi de soutenir les actions et les campagnes dans les médias sur l’éducation à la non-violence et la prévention des violences à l’égard des femmes. Il est aussi question de mener des campagnes visant à dénoncer la violence faite aux femmes, à démystifier le phénomène et toutes les procédures judiciaires et légales qui l’accompagnent, en particulier des campagnes de sensibilisation sur la loi 2017-58. Finalement, mais non moins important, l’étude recommande de sensibiliser les magistrats et les avocats à la problématique de la violence conjugale et d’introduire des formations techniques autour de la violence conjugale et son impact sur la victime et les enfants.

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