La crise économique et financière au Liban pourrait être classée parmi les trois crises mondiales les plus sévères depuis le milieu du XIXe siècle, souligne la Banque mondiale dans un rapport intitulé « Le naufrage du Liban» qui a fait état du risque d’une «faillite systémique» de l’Etat, dont les répercussions auraient une portée régionale, voire mondiale. La BM souligne que le pays est assailli par une multitude de problèmes : sa crise économique et financière, la pandémie de la Covid-19 et l’explosion du Port de Beyrouth.
La situation politique et socioéconomique du Liban s’est de plus en plus détériorée, c’est ce que le vice-premier ministre libanais, Saadé Chami, a affirmé dimanche dernier, indiquant ouvertement que «l’Etat et la Banque du Liban sont en faillite», alors que le pays traverse la pire crise économique de son histoire moderne et que le gouvernement peine à légiférer sur le contrôle des capitaux. «La répartition des pertes sera imputée aux acteurs concernés, à savoir l’Etat, la Banque centrale du Liban, les banques et les citoyens», a-t-il poursuivi. Saadé Chami tient un rôle-clé pour tenter de sortir le Liban de la crise économique, ayant été chargé de conduire la délégation chargée de négocier avec le FMI pour le déblocage d’un «fonds de sauvetage». Autant dire que «les crises politiques et financières ont détruit ce que des générations entières ont réussi à construire depuis l’indépendance du Liban», souligne Hakim Ben Hammouda, ancien ministre de l’Economie et des Finances et directeur de Global Institute 4 Transition, dans une analyse exhaustive sur les situations libanaises et tunisiennes, qui soulèvent beaucoup de comparaisons et de convergences tant sur le plan politique que financier et économique. C’est la première analyse où l’auteur évoque la question de savoir où en est la Tunisie par rapport au scénario libanais, qui demeure toujours d’une actualité brûlante.