Les agents de la Poste Tunisienne protestent : Pour un horaire souple et flexible

Les postiers ont décidé de porter un brassard rouge une heure par jour pour signifier leur mécontentement à la direction qui doit remédier à leur horaire de travail, jugé peu commode.

La Fédération générale de la poste a appelé les employés de la Poste tunisienne à porter le brassard rouge en guise de protestation contre le régime de travail imposé par la direction pour le mois de Ramadan. Des mouvements de protestation auront lieu quotidiennement de 13 à 14 h, sur le lieu de travail en signe de rejet des horaires de travail des bureaux de poste pendant Ramadan, et ce, jusqu’à satisfaction de leurs doléances. Habib Mizouri, secrétaire général de la FGP fait part de sa déception devant la situation de blocage et la rupture du dialogue avec la Direction de la Poste depuis le 23 mars 2022, date de communication de l’horaire de travail «qui passe mal». Il développe sur un ton amer : «La fermeture des guichets qui se fait à 14h ne permet pas à l’agent de poste de rentrer de suite à son domicile. Il doit continuer à faire quelques tâches avant de clôturer ses comptes, ce qui lui prend une rallonge d’une heure et demie en plus». Dans un communiqué rendu public mardi 5 avril 2022, la Fédération de la poste a dénoncé une politique de marginalisation et d’exclusion, considérant que l’administration a pris des mesures unilatérales en mettant en place des horaires qui ne correspondent pas aux conditions de travail des agents de la Poste tunisienne, ni aux horaires de travail des établissements similaires.

Horaires inadaptés

Ainsi à l’instar des agents des guichets des recettes des finances, de la Steg, de la Sonede, de la Cnss et de la Crps, l’exécution des tâches ne se termine pas à la fermeture des guichets mais bien au-delà. Ces dernières ont l’avantage de terminer une heure avant leurs homologues de la Poste, d’après le secrétaire général de leur syndicat. Une demande de reconsidération légitime, car il ne s’agit pas de revendications matérielles ni statutaires.

La mise en place «d’horaires hybrides qui ne conviennent pas aux conditions des employés et qui ne correspondent pas aux horaires des établissements similaires». Faut-il comprendre que le rythme de travail des agents dans les guichets est plus élevé et plus intense que celui de leurs homologues dans les bureaux administratifs ? Il semble que les horaires pratiqués par l’Office des postes soient assez problématiques en séance normale car la majorité des bureaux ferment à l’heure du déjeuner. D’où des files d’attente interminables qui rendent de plus en plus difficile l’accès de leurs services aux citoyens. Un rapport perdant-perdant entre un client insatisfait du temps d’attente et un agent de la poste qui boude la fin de la séance. Du reste, ce problème semble se poser avec acuité durant le mois de Ramadan et bien moins durant le reste de l’année. Sans doute la fatigue accumulée au travail et le besoin de retrouver des forces à la maison pour rompre le jeûne dans la paix et la sérénité semble être le propre de ce mois… Les agents de la poste sont-ils amenés à prendre leur mal en patience et attendre que ce mois saint se termine pour reprendre le travail dans des conditions plus favorables ? 

Pour rappel, l’Office national des postes avait annoncé vendredi dernier que l’horaire d’ouverture des bureaux de poste, des agences Rapid-poste et des agences colis postaux durant le mois de Ramadan devrait être fixé ainsi: de 8h à 14h du lundi au jeudi et de 8h à 13h le vendredi. Notons aussi que la présidence du gouvernement a fixé les horaires de travail pendant le mois de Ramadan pour les administrations et établissements à caractère administratif comme suit : de 8 à 14h30 du lundi au jeudi et de 7h30 à 13h le vendredi. La Poste devrait-elle constituer une exception ? Doit-elle être soumise à un autre régime de travail ?

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