Accueil A la une Démolition d’établissements touristiques sur le littoral: La mer avance, les lois reculent

Démolition d’établissements touristiques sur le littoral: La mer avance, les lois reculent

La FTH est montée au créneau suite à l’intensification des campagnes de démolition de plusieurs établissements touristiques sur le littoral. La scène de démolition d’un établissement touristique à Sousse, en présence de touristes qui étaient en train de filmer l’acte, a fait le tour des médias, suscitant de virulentes réactions auprès des acteurs touristiques. La veille du démarrage de la saison touristique, après deux années de calvaire, cette scène a provoqué leur indignation et leur grogne, criant au massacre programmé de l’industrie après deux années noires.

La municipalité de Sousse et les services régionaux de l’Agence de protection et d’aménagement du littoral (Apal), accompagnés de la garde maritime ainsi que de la police municipale ont procédé, le 7 avril, à l’exécution des décisions de démolition des établissements et espace «anarchiques» bâtis sur le domaine public maritime dans la zone touristique de Sousse, selon le porte-parole du syndicat de base de la garde maritime, Karim Belhouche.

A cet égard, la Fédération tunisienne de l’hôtellerie (FTH) a exprimé son étonnement quant au timing d’exécution de ces décisions, avant le lancement de la saison touristique, après deux années de recul du secteur, précisant que les décisions de démolition ne sont pas la solution idéale à la lumière de la concurrence que vit le pays.

La FTH a indiqué que ces opérations de démolition, photographiées par des touristes résidant dans quelques unités touristiques et partagées sur les réseaux sociaux en Tunisie et à l’étranger, ne manqueront pas de nuire à l’image de la destination Tunisie.

Ella a rappelé que ces établissements ont été bâtis de manière légale avant 1995 et souligné avoir rappelé durant les années précédentes les autorités concernées, notamment les ministères du Tourisme et de l’Environnement ainsi que (Apal), à mettre en place un nouveau cadre légal qui mette en équation les services de toutes les régions.

Des lois obsolètes ?

La Tunisie, qui est réputée pour ses plages aux sables fins et sa mer azur, n’est plus la destination de rêve pour les touristes estivants, car elle n’a pas su adapter son offre balnéaire aux changements des modes de consommation des visiteurs. D’autres destinations concurrentes qui n’ont pas les atouts naturels du littoral tunisien et disposant de petits rubans de plages ont cependant déployé des efforts colossaux pour mettre en valeur leur offre. Des efforts sont ainsi consentis pour la labellisation des plages en vue d’inciter les citoyens et les pouvoirs locaux à la préservation de l’environnement sans toutefois entraver les activités économiques dans des sites aussi sensibles que les plages. En Tunisie, l’arsenal juridique en matière de protection et conservation de l’environnement s’est développé à partir des années 1970. Mais la législation spécifique au domaine côtier a fait son apparition très tardivement, au milieu des années 1990. Soit après que le tourisme a évolué sur le littoral dans le chaos et avec la bénédiction du ministère du Tourisme. C’est pourquoi ce qui est encore toléré pour les côtes de Carthage en termes d’urbanisme est interdit à Sousse. Ce sont ces deux poids deux mesures que l’on pointe du doigt.

Charger plus d'articles
Charger plus par La Presse
Charger plus dans A la une

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *