• Quelles réponses pourrait apporter la semaine qui commence aux questions que se posent les Tunisiens, principalement à propos du tant attendu et rêvé dialogue national ?
• Les parties qui participeraient au dialogue national ont-elles déjà été désignées et ont-elles donné leur accord ?
• Sur la base de quelles modalités techniques se tiendrait le dialogue national et quels thèmes aurait-il à trancher ?
La semaine qui vient de s’écouler et celle qui démarre, aujourd’hui, pourraient-elles répondre à la réponse qui taraude les esprits des Tunisiens et des Tunisiennes qui s’intéressent encore à l’évolution de la vie politique nationale et qui gardent toujours l’espoir en une solution politique qui viendrait mettre fin à la crise multidimensionnelle dans laquelle s’est empêtré le pays. Le dialogue national tant attendu, voire rêvé pour certains, a-t-il déjà démarré comme l’a soutenu le Président de la République devant les députés européens venus s’enquérir de la situation dans le pays ou s’agit-il d’une série de contacts ou plutôt de rencontres à caractère protocolaire ou d’échange d’idées comme l’avancent la majorité des responsables des organisations et associations de la société civile (Ugtt, Ltdh, Utica, Unft) qui ont défilé, la semaine dernière, au Palais de Carthage, à l’exception — faut-il le rappeler — de Me Brahim Bouderbala, bâtonnier des avocats, qui a déclaré que le dialogue national a effectivement démarré (à la lumière des rencontres sus-citées, sans le dire expressément) pour se rétracter après et assurer, jeudi dernier, sur les ondes de radio Mosaïque, que «c’est le Président de la République qui nous a informés (les avocats par le biais de leur doyen) que le Dialogue national a bel et bien démarré» ?
Le doyen des avocats ajoute : «Les avocats s’opposent à l’exclusion des partis du dialogue national», sans toutefois préciser quels sont ces partis que les avocats ne veulent pas voir écartés du dialogue national.
Quant à la deuxième question qui s’est invitée au débat général sur le dialogue national (au cas où il finirait par avoir lieu), elle se pose comme suit : sur la base de quelles modalités logistiques le dialogue national sera-t-il organisé, c’est-à-dire autour d’une table qui réunira les participants qui y seront invités ou ces mêmes participants seront-ils invités à soumettre leurs propositions par écrit au bureau d’ordre de la Présidence et regagner leurs bases comme ce fut le cas à l’occasion des consultations sur le choix des anciens chefs de gouvernement Elyès Fakhfakh et Hichem Mechichi ?
Les participants ont-ils été choisis ?
Et comme la mode est à scruter et à analyser à la loupe les petites phrases produites par ceux qui rencontrent le Chef de l’Etat ou par ceux qui se sont proclamés comme étant les seuls à comprendre les discours ou les petites adresses présidentielles et à se comporter comme les seuls à éclairer les Tunisiens sur ce qui sera entrepris dans les jours ou semaines à venir, en prenant en compte les développements qui surviennent sur la scène politique nationale, à un rythme qu’on peut qualifier sans nous tromper de plus en plus essoufflé, l’on s’est trouvé dans la position de se rabattre sur la petite déclaration de Me Bouderbala à Radio Mosaïque.
En effet, le doyen des avocats affirme : «Le Président de la République a informé les parties qui ont défilé au palais de Carthage que le dialogue national a bien démarré». Ce qui revient à dire que les déclarations de Taboubi, de Radhia Jerbi, de Jamel M’sallem, de Samir Majoul, selon qui il n’a jamais été question de démarrage du dialogue national, ne sont pas vraies.
Peut-on comprendre que ces organisations tiennent un double discours, le premier assurant le Président de la République qu’ils avalisent l’approche sur la base de laquelle il envisage d’organiser le dialogue national, c’est-à-dire les conclusions qui ont couronné la consultation nationale électronique.
Pour ce qui est du deuxième discours, est-il adressé aux bases de ces organisations dont en premier lieu l’Ugtt et l’Utica et aussi aux parties étrangères, notamment le Parlement européen dont le passage de la délégation des euro-députés a fait beaucoup de bruit et entraîné, peut-être, un changement dans certaines positions?
On se pose les questions sans prétendre en avoir les réponses et on se contente de suivre ce que produisent les observateurs, les experts dont le nombre ne fait que pulluler de jour en jour comme explications aux annonces ou promesses de Kaïs Saïed comme par exemple l’instauration probable du vote uninominal à deux tours en prévision des législatives anticipées programmées le 17 décembre prochain.