Les locaux ont mal géré tactiquement un match à double tranchant et l’ont logiquement perdu contre les «Jaune et Noir» visiteurs, plus appliqués et plus réalistes. Un point de perdu déjà !
Aymen Chaouat criait à la fin du match, à qui voulait l’entendre bien entendu, que l’objectif principal était atteint et que l’USBG figure bien parmi les Top 6 qui joueront le play-off. C’était plus pour essayer d’oublier la défaite qu’ont essuyée ses protégés et qui lui est restée en travers de la gorge. Car l’objectif d’avant-match, principal lui aussi, était de ne pas lâcher la seconde place et les deux points du bonus très importants pour une bonne entrée en matière dans la seconde phase décisive du championnat. Un match nul suffisait à lui et à ses hommes pour l’atteindre. Au lieu d’être sobre et réaliste, le coach benguerdanais a beaucoup philosophé et a opté pour un match carrément ouvert et a joué l’attaque tous azimuts sans avoir bien assuré ses arrières. Excès de confiance ? Pas du tout si l’on sait que l’adversaire était venu jouer sa survie et ne pouvait donc qu’être fort dangereux et menaçant. Manque de maturité et d’expérience ? Sans doute quand on revoit la physionomie de la partie. Un dispositif offensif, avec deux fers de lance en attaque, Lassaâd Jaziri et Whaddhah Zaïdi, au détriment d’un entrejeu dégarni et qui n’a pas constitué cette zone tampon de sécurité qui aurait pu tuer dans l’œuf le travail d’approche des Bizertins qui opéraient par des remontées de balle et des contres très intelligents. Et quand un latéral, ,Ayoub Tlili, oublie qu’il est avant tout défenseur et que Gilles Bahia, de nature arrière converti en demi défensif, se plaît à jouer comme joueur de couloir gauche, on comprend le grand gâchis commis par Aymen Chaouat. Résultat : l’USBG perd sa précieuse deuxième place et termine troisième après le CSS et avant son voisin l’UST, les trois équipes terminant à la 2e place avec 21 points, mais départagées par l’article 22 des règlements sportifs. Les Benguerdanais se qualifient donc sur le fil avec un point de bonus au lieu des deux qui semblaient bien dans la poche.
Le mérite de Sami Gafsi
Si le nombre d’occasions de but créées étaient en faveur des locaux, sans réussite, l’efficacité, elle, a été du côté bizertin. Quand une équipe, qui a fait deux jours de grève dans la semaine du match, en proie à de gros soucis financiers et qui s’est déplacée in extremis pour ce match de la survie et rentre tout de même, avec les trois points d’un succès en or, ça ne peut être qu’un exploit et quel exploit! Celui des joueurs qui ont su mettre leurs problèmes au placard et aussi d’un entraîneur. Sami Gafsi a réussi, dans des conditions très défavorables, à rameuter une troupe au moral à plat et en faire un commando qui ne doit pas rater une mission. Un bloc équipe bien soudé, vigilant derrière, qui a su laisser passer l’orage de la première mi-temps en trombe des coéquipiers du gardien Farhani pour profiter intelligemment de la première faille dans l’axe central de l’USBG, Seddik Mejri- Chawkhi Ben Khedher, et marquer le but décisif par le redoutable et opportuniste Alkhaly Bangoura. Un coup bien mijoté par le coach visiteur et un plan qui a réussi à la perfection. Et une belle douche froide pour un Aymen Chaouat et une équipe de Ben Guerdane qui n’ont pas su négocier un rendez-vous important. En football, il vaut mieux parfois gagner en jouant mal plutôt que de perdre en jouant soi disant bien…
crédit photo : © Mokhtar HMIMA