Pour la deuxième Coupe du monde de football d’affilée, aucun arbitre tunisien n’a été retenu. Il est temps qu’on se pose les bonnes questions pour savoir comment relever le niveau et les compétences des arbitres tunisiens et redorer le blason des « hommes en noir ».
On croyait en avoir fini avec les suspicions autour des arbitres en championnat de Tunisie, au moins dans la Ligue 1, mais le public sportif, qu’on tente de duper dans certains résultats acquis sur le terrain, ne semble pas avaler la pilule. Comme une traînée de poudre, les derniers faits de jeu litigieux avec des penaltys accordés parfois à juste titre, mais aussi de façon inattendue et surprenante, confirment le malaise de notre football à ce niveau. Certains observateurs estiment carrément qu’il faut songer à recourir aux arbitres étrangers durant la phase du play-off, pour couper l’herbe sous les pieds des tentatives de trucage des matchs ou des désignations fantaisistes. Ce qui n’est pas d’actualité du côté des instances fédérales, sans doute pour une histoire de gros sous, mais pas que. En effet, la direction nationale d’arbitrage continue de choisir certains arbitres pour « favoriser » ou mettre des bâtons dans les roues de certaines équipes, dans le plus grand secret, avec des matchs téléguidés et dont le verdict est connu d’avance, surtout quand l’enjeu est important : une descente directe, une qualification offerte au play-off, un maintien de dernière minute… Dernier fait d’arme sur le pré vert, un penalty généreusement accordé aux visiteurs dans le money time de plus de dix minutes lors d’un match à Hammam-Sousse, mais sans conséquence… En corollaire, on apprend récemment qu’aucun arbitre tunisien n’a été désigné pour siffler lors de la prochaine Coupe du monde au Qatar en novembre 2022. Et ce, pour le deuxième Mondial de suite, ce qui est un signal que rien ne marche pour les arbitres tunisiens. Alors que même l’arbitre controversé de la dernière CAN 2021+1, Janny Sikazwé, a été retenu dans la liste officielle des huit arbitres africains. Le Sénégalais Maguette Ndiaye, le Gambien Bakary Gassama, le Sud-Africain Victor Gomez, le Marocain Redouane Jiyed, l’Algérien Mustapha Ghorbel, Bamlak Tessema d’Ethiopie et Jean-Jacques Ndala de la RD Congo sont conviés à la plus grande fête du ballon rond. Mais aucun sifflet tunisien ne sera présent à Doha dans quelques mois. Même ceux qui dirigent des matches de compétition africaine comme Sadok Selmi n’ont pas été retenus. Ce qui dérange plus que tout et crée un malaise, c’est le comportement des arbitres dans les coulisses avec certains clubs dits « petits », et qui ont du mal à se défendre sur le terrain et en dehors.
Des équipes dans le collimateur
Ainsi, le CS Chebba, relégué directement, risque d’avoir la « vie difficile » en Ligue 2 tunisienne, selon de nombreux consultants du football tunisien. On promet que les arbitres ne seront pas tendres lors de leurs matchs à l’étage inférieur. La désignation des arbitres sera suivie à la loupe, durant le play-off et le play-out avec la variable VAR durant les matchs à grand enjeu. On espère que nos arbitres ont été formés à l’usage professionnel et technique de la vidéo assistance, sinon on risque de s’attendre au pire en cas de décision défavorable aux équipes. Déjà qu’on n’a pas encore remédié à la relation tendue entre les forces de l’ordre et le public dans les gradins, il faudra sauver l’essentiel : le jeu des 22 acteurs. Qui vivra verra.