Inespérée il y a quelque temps en raison de la crise administrative et financière sans précédent qui secoue le club, la qualification au play-off avec bonus de 2 points est une belle opportunité pour rebondir.
Le coach Nabil Kouki, qui vient d’être appelé tout récemment au chevet d’un CSS pas à son top niveau, a toutes les raisons d’exploser de joie et de triompher après la victoire sur le CSHL par 2 à 0 : le CSS est non seulement qualifié pour la seconde phase du play-off, mais il vient aussi de rafler la seconde place de son groupe à l’USBG. C’était inespéré, il faut le dire, puisque avant la dernière journée du lundi, une troisième place était l’objectif logique qui aurait contenté ces Sfaxiens. Tant mieux pour le CSS, qui demeure un grand club malgré ses déboires administratifs et financiers actuels. Tant mieux aussi pour ce play-off qui aurait manqué de charme sans la présence du club de la capitale du Sud, qui fait toujours partie des grands et qui peut brouiller toutes les cartes. Nabil Kouki le confirme d’ailleurs, tout sourire : «On ne peut pas imaginer une grande fête comme le play-off sans un grand, comme le CSS».
Ambition légitime, mais avec quels moyens ?
Toutefois, pour réussir une fête, il faut bien s’y préparer et avoir les moyens de cette ambition. Le contexte actuel dans lequel évolue ce ténor du football tunisien est-il favorable pour une bonne prestation dans la seconde phase qui débute le 29 avril? Pour un club qui n’a pas de bureau directeur stable après la démission de Moncef Khemakhem et est dirigé par un comité provisoire qui gère au jour le jour les affaires courantes du club, la tâche s’annonce très délicate et la mission presque impossible. Ça, c’est le côté pile de la crise. Son côté face, c’est un effectif très réduit en qualité, en grands noms, en joueurs piliers avec l’interdiction de transfert, (cette sanction couperet qui frappe le club de plein fouet et qui accentue ses dettes financières au point qu’un président, comme Moncef Sellami, dirigeant de premier plan et principal donateur et bailleur de fonds, pourrait lâcher à tout moment et jeter l’éponge). L’assemblée générale élective a été reportée pour absence de candidat prêt à assumer l’immense responsabilité et le lourd fardeau. Sur le rectangle vert et pas très loin des bureaux de la direction, les rescapés de la belle époque et de la grande équipe du CSS se comptent sur les doigts de la main : le gardien Aymen Dahmen, le défenseur Houssem Dagdoug, le vétéran Chadi Hammami, l’attaquant Aymen Harzi. Les deux étrangers Nabi Camara et Ismael Diakité (auteur du premier but de la délivrance dès la 2e minute de jeu ) n’ont pas l’étoffe de joueurs capables de donner un grand plus qui transcende et métamorphose un groupe, en panne d’atouts et d’arguments majeurs. Certes, il y a pas mal de jeunes incorporés par obligation pour colmatage des brèches, mais leur ancrage n’est pas, à coup sûr, pour demain. Nabil Kouki saura-t-il-défier toutes ces difficultés pour trouver une bonne alchimie dans un groupe hétérogène, mi-chevronnés, mi-jeunes, et nous présenter un CSS new-look ? Il est venu pour ça, en toute connaissance de cause. On n’attendra pas longtemps pour le savoir, car les premiers matches seront révélateurs…