Les autorités locales sont appelées à épauler les efforts des associations visant à préserver la faune sauvage dont notamment les rapaces protégés.
Exposé à la vente dans un souk anarchique à Ben Arous, un circaète-jean-le blanc, appelé Boulahnech en dialecte tunisien, attendait ce jeudi 21 avril son acquéreur pour la modique somme de cent dinars. En dépit de son statut d’espèce rare protégée par la loi, il s’est trouvé aux côtés des étals de fortune des fruits et légumes. A défaut de contrôle et en raison du mépris des lois, les braconniers se frottent toujours les mains.
Bien que sa détention, sa vente et sa chasse soient prohibées par la loi en Tunisie, les braconniers n’hésitent pas à passer outre cette interdiction, pour des sommes dérisoires. La preuve, ce tout jeune et beau rapace aux plumes bien épaisses et à la vue perçante s’est trouvé à la merci d’un énergumène qui se moque comme d’une guigne de la préservation des espèces rares.
Aussitôt informé, Hichem Azafzaf, président de l’association Les Amis des oiseaux (AAO), a pris les choses en main et déposé une réclamation sur le site stop-braconnage.com qui a été créé par cette association et qui est consacré au braconnage des espèces protégés. Dans cette réclamation, il a été indiqué le nom du rapace en question, le lieu de la vente ainsi que le prix proposé par le vendeur et ce dans l’espoir de récupérer cet oiseau rare.
« En Méditerranée, la pression et les menaces sur les populations d’oiseaux et notamment les migrateurs ne cessent de s’accroître comme la mise à mort illégale et le commerce illicite », fait savoir l’association AAO. En raison du manque de moyens en matière de surveillance des activités illégales, le faible taux d’application de la réglementation en matière de chasse et de conservation de la faune sauvage, l’association a mis en place un système de suivi de la mise à mort ainsi que le commerce illégal des oiseaux dans notre pays.
Cette plateforme permet la signalisation de toute infraction constatée à l’endroit des oiseaux en Tunisie. Les infractions sont introduites dans la plateforme à travers un questionnaire adapté traitant pratiquement les divers cas possibles d’agression envers les oiseaux. Cette plateforme permet aussi à toute personne (citoyen, observateur de terrain, etc.) de signaler une agression envers les oiseaux en Tunisie. Les informations recueillies sont transmises aux autorités locales et nationales concernées afin de réagir et traiter l’infraction tout en appliquant la loi sur les personnes coupables.