Le sprint final est lancé et l’on attend du CA davantage de charge énergétique et même émotionnelle au moment de croiser les gars du Ribat.
Du mode survie au mode surprise, le CA peut, à nouveau, nourrir de légitimes ambitions avec, en prime, trois points de bonus avant le début du play-off qui désignera en définitive le champion de Tunisie. Et pour y parvenir, forcément, le CA ne doit pas se rater d’entrée, dès aujourd’hui, face à l’USM, un concurrent que les Clubistes ont battu à Radès il y a quelque temps. Cependant, il faut faire attention, un excès de confiance peut avoir des effets négatifs et le CA est averti, car les Bleus sont revanchards et redevables d’un succès à leurs fans. Il faudra toutefois se montrer patient, contenir l’adversaire, ne pas se livrer imprudemment et se projeter sans trop se dégarnir. Quadriller, ratisser, opérer un marquage de zone, anticiper et priver l’adversaire de ballon. Dans l’abattage défensif pour gêner le milieu des Bleus, par exemple, le CA peut compter sur l’autorité du binôme axial Skander Laâbdi-Nader Ghandri, la vélocité retrouvée du latéral gauche Ghazi Abderrazek et l’entrain de l’arrière droit Hamza Agrebi ( attendu après avoir récupéré de sa blessure) pour presser haut sans se faire surprendre. Face à un concurrent aussi solide que teigneux, il faudra batailler dans une partie où détails et stratégie feront à coup sûr la différence, quelle que soit la succession d’éléments périphériques défavorables ou favorables.
Quid du milieu maintenant, le cœur du jeu ? Là, au vu des dernières sorties, Larry Azouni, Ahmed Khélil et Khalil Kassab (alternative à Rodrigue Kossi, blessé) sont, certes, capables d’apporter cette profondeur qui pourrait permettre au CA de ressortir et de jouer dans le camp adverse. Sauf que Kassab n’a pas vraiment les qualités de Kossi pour se projeter. Bref, il manque d’instinct, de clairvoyance, d’aisance balle au pied, et franchement, dans l’état actuel des choses, le coach clubiste pourrait même retirer Kassab de l’équation et proposer Chiheb Laâbidi à ce poste, histoire d’accompagner un Chamakhi, souvent esseulé devant. Bien entendu, cela ne sera pas de trop, mais cela avancerait quelque peu le bloc clubiste d’un cran, naturellement (profil du joueur oblige). Mais attention, cela pourrait être une arme à double tranchant, quand on évolue face à l’USM dans son antre. En clair, si l’on rajoute un joueur à tempérament offensif au milieu, certes par ses courses, il serait capable de mettre en difficulté l’arrière-garde monastirienne. Mais encore faut-il que Azouni reste en soutien et Khélil adopte le rôle de sentinelle de garde, sans rien laisser filtrer. Qu’on se le dise une bonne fois pour toutes, le play-off ne ressemble en rien à la phase initiale de la compétition. Au play-off, jouer loin de ses bases ne vous dispense pas de chercher les trois points, duels à distance obligent avec les autres candidats.
Une menace à plusieurs visages
Face à un adversaire qui, rappelons-le, a caracolé en tête, la plupart du temps, lors du «warm-up» du championnat, le CA doit rester fidèle à ses principes et ne pas trop s’éloigner de ce qu’il fait d’habitude. Il faudra cependant réussir à mieux combiner (entre les joueurs), avoir des transitions plus rapides et mieux exploiter l’arme du contre. Ainsi, et on l’a vu à deux reprises, le CA est une menace à plusieurs visages, avec ces têtes piquées ou croisées de l’axial Skander Laâbidi, par exemple. Là, même ponctuellement, ce qui a impressionné avec ce CA-là, c’est son sang-froid, sa maîtrise aussi et sa capacité à toujours trouver le chemin de la victoire, même lors des situations compliquées, comme lors de ses dernières sorties, le CA a eu du mal, mais s’en est toujours sorti à l’arrivée. Le sprint final est lancé et le CA s’apprête à accomplir sa destinée. Si, en cette première moitié de saison, plus que les autres, il s’est jusque-là surpassé, on attend de lui la même charge énergétique et même émotionnelle au moment d’aborder en abondance de gros calibres, à commencer par les gars du Ribat aujourd’hui. Plus facile à dire qu’à faire, mais le coup est cependant jouable pour une équipe clubiste dont la solidité psychologique pourrait se muer au fil de cette campagne 2021-2022 en arme de dissuasion invisible pour des rivaux aussi prestigieux soient-ils.
