Après dix ans d’absence, Amina Annabi revient au-devant de la scène en Tunisie précisément, où elle chantera ses dernières créations à l’occasion de la présentation de la prochaine collection de Nathalie Garçon.
Personne n’a oublié la magnifique mélopée qui a mené Amina la Tunisienne sur la scène de l’Eurovision. Comme personne n’a oublié la somptueuse et voleuse oasienne qu’elle incarnait dans le film «Thé au Sahara».
Et puis, plus rien. Amina avait totalement disparu des radars.
A Tunis, et à Paris où elle vivait, on n’entendait plus parler d’elle autrement que par le refrain qui était entré dans le langage courant: «Ouais, bien sûr, c’est le dernier qui a parlé…».
Et puis, Amina revient ! On apprend qu’elle sera là dans quelques jours et qu’elle chantera ses dernières créations, mais aussi les nouvelles.
Mais où était donc Amina ?
Au Pôle nord !!! Oui, Amina, fille de la Méditerranée, des sables chauds et des déserts arides, avait suivi un beau Vicking sur les glaciers éternels. Là, à quelques encablures du cercle polaire, vivant plus d’une dizaine d’années dans une maison de bois, Amina rencontre les Samis, ethnie scandinave pratiquant sa propre langue et ses propres croyances, extrêmement difficile à pénétrer. Amina est tenace, curieuse, passionnée. Elle mettra six longues années à être acceptée, à s’initier à leur langue, leurs chants et leur rituel chamanique. Et finira par monter avec eux deux groupes de musique. Et puis, Amina, toujours surprenante dans un parcours passionnant, éclectique, balisé d’expériences nouvelles, se souvient que sa mère, Khedija Ben Mustapha, avait ouvert, en France, la première école de yoga. Elle part donc en Inde s’initier au yoga du son, pratique particulière sur les chakras et l’équilibre des sept cercles du corps, qu’elle enseigne aujourd’hui à son tour. Entretemps, il y a eu les USA où elle chante avec les plus grands musiciens de jazz, un ou deux groupes qu’elle a créés, des chansons écrites pour elle en arabe, du cinéma…
Quand elle dit qu’elle a perdu le Nord pour retrouver le Sud, on s’avoue qu’Amina est difficile à suivre, se réinventant à chaque moment. Aujourd’hui, Amina revient en Tunisie à l’occasion d’une rencontre : Nathalie Garçon, la plus Tunisienne des stylistes françaises, qui l’habille, l’invite à chanter à l’occasion de la présentation de sa prochaine collection.
Et les Tunisiens qui ne l’ont jamais oubliée reprendront en chœur : «C’est le dernier qui a parlé qui a raison» .
En attendant peut-être un concert grand public au théâtre ou dans un festival.