Nefaâ Neïfar, vice-président de l’Iace et représentant de la Fédération tunisienne du textile et de l’habillement
« Le secteur du textile est l’un des secteurs les plus prometteurs en Tunisie. Ce secteur fournit 30% des emplois en Tunisie et représente 20% des exportations tunisiennes. 3 entreprises opérant dans le secteur du textile sont classées parmi les 10 premières entreprises exportatrices en 2021. Le secteur du textile tunisien est le deuxième fournisseur en vêtements de protection et de travail et le quatrième fournisseur en pantalons jean pour l’UE. Ainsi, le secteur du textile tunisien est l’un des pivots de l’économie nationale, vu sa grande valeur ajoutée. D’ailleurs, il compte parmi les premiers secteurs qui ont préparé un plan de sauvetage en 2016. Sauf que ce plan est resté lettre morte et sans suite. Il est regrettable que le secteur du textile ne figure pas parmi les priorités de l’administration tunisienne. La Tunisie doit œuvrer, étant l’un des pays voisins de l’UE, à améliorer ses services et respecter le principe de la pérennité. Il faut saisir les opportunités qui s’offrent à la Tunisie dans le cadre de son partenariat avec l’Union européenne ».
Anis Jaziri, président du Conseil d’affaires tuniso-africain
« La cinquième édition de la Conférence internationale « Financing Investment & Trade in Africa » (Fita 2022) se tiendra les 25 et 26 mai courant, à Tunis, sous le haut patronage du Président de la République, sous le thème « La décennie de tous les défis ». Environ 2.000 participants, venus de plus que 40 pays, incluant CEOs, ministres et bailleurs de fonds internationaux, sont attendus pour poursuivre les échanges sur les grands enjeux post Covid-19, et les défis d’un monde en transformation, transition digitale, énergétique, logistique, écologique, financière… Egalement, plus de 2.000 rencontres bilatérales seront organisées en marge de cette conférence qui vise à attirer les investissements. Une délégation de 60 investisseurs coréens de haut niveau sera présente pour la première fois dans les travaux de cette conférence. Ils ont choisi la Tunisie pour accéder au marché africain. Un livre blanc sera publié à l’occasion de la Ticad8 qui se tiendra en Tunisie en août 2022. L’Europe veut se repositionner sur le marché africain en affectant près 300 milliards d’euros dédiés à cet effet. La Tunisie sera ainsi le portail pour attirer ces investissements. Plusieurs fonds de financement du monde entier seront présents dans la conférence Fita 2022. Actuellement, environ 100 entreprises se sont inscrites sur la plateforme électronique de la Conférence. De nombreux thèmes seront abordés lors de cette conférence, dont notamment, l’infrastructure, l’éducation, l’énergie, ainsi que la numérisation étant un levier de développement économique en Afrique. Il est nécessaire de réaliser une autoroute reliant la Tunisie avec l’Algérie, la Libye, et le Niger. Le Niger sera l’invité de cette édition de la Fita 2022, et sera représenté par une délégation de 30 hommes d’affaires et hauts responsables ».
Fathi Ben Khelifa, conseiller économique de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche
« L’Utap a mis en garde contre l’envolée des prix des matières premières et leur pénurie dès le déclenchement de la crise russo-ukrainienne face à la passivité de la présidence du gouvernement. J’insiste sur l’importance de s’adresser au peuple et d’impliquer toutes les parties prenantes pour trouver des solutions aux problèmes inhérents à la crise en Ukraine. A mon avis, il était possible d’engager un dialogue sociétal depuis le mois de mars. La crise se poursuivra jusqu’à l’année 2024 et ses impacts vont perdurer pour un certain nombre d’années. La tarification de certains produits, au cours du mois de Ramadan, a causé des pertes énormes pour les vendeurs des viandes blanches. Les prix ont augmenté, le lendemain de l’Aid, après la réouverture des restaurants. D’ailleurs, il est normal que les prix augmentent à mesure que la demande augmente tant que le marché est régi par l’offre et la demande. Depuis le 15 avril, le coût d’importation a connu une hausse remarquable dans le silence absolu du ministère de l’Agriculture. Les spéculations se sont enflammées sur le marché international et la hausse des prix des fourrages a été prévisible mais pas à ce rythme. Il est impératif d’effectuer des contrôles à tous les niveaux et fixer les marges de bénéfices pour toute la chaîne de production, car nous craignons d’éventuelles pénuries des produits de base dans les marchés internationaux. La région de Sidi Bouzid a enregistré une baisse de 15% de la production du lait, en un mois, en raison des opérations de vente de bétail suite à l’envolée des prix des fourrages ».