Accueil Société Tribune | Pour une vision claire sur la politique nationale de la population : Appel à redynamiser le Conseil supérieur de la population

Tribune | Pour une vision claire sur la politique nationale de la population : Appel à redynamiser le Conseil supérieur de la population

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Par Rezgui Rhaim*

Après la révolution du 14 janvier 2010, les réunions du Conseil supérieur de la population (CSP) ont été arrêtées sans aucune justification et les gouvernements post-révolution successifs n’ont pas cherché à les réactiver de nouveau. Parallèlement, la composition démographique de la société tunisienne au cours des dernières années continue à subir des mutations importantes avec l’amélioration du niveau de vie, l’évolution des indicateurs sanitaires, l’élévation des taux d’instruction, l’entrée de la femme sur le marché de travail, la facilitation d’intégration des différentes catégories de la société dans le marché économique et social, etc.

Malgré ces indicateurs jugés positifs dans un pays en voie de développement, la Tunisie est amenée aujourd’hui à relever plusieurs défis qui concernent notamment la préservation des acquis réalisés et le gain du pari d’emploi des diplômés de l’enseignement supérieur. Ce qui nécessite une attention particulière capable de réaliser une harmonie entre les différentes dimensions du développement national et de les convertir en opportunités de réussite intégrée et globale touchant ainsi toutes les catégories sociales et les régions du pays.

La réponse à ces défis était, avant le 14 janvier 2011, attribuée au Conseil supérieur de la population  (CSP), créé par le décret 2000-1982 du 12 septembre 2000, sous forme d’un comité consultatif de santé publique pour l’étude, le dialogue et la concertation autour des programmes et des orientations stratégiques et générales de la politique de population, en précisant les objectifs des plans nationaux de développement et les moyens et les ressources adéquats pour les réaliser tout en assurant le suivi périodique.

En effet, présidé par le Premier ministre, cet organe regroupe auparavant des membres du gouvernement, des représentants des organismes professionnels, des responsables des partis politiques représentés à la Chambre des députés, un représentant du Parlement des jeunes sur proposition de son président, avec la possibilité, en cas de besoin, de convoquer toute autre personne dont la présence aux travaux est utile ainsi que toute autorité ou organisation ou association concernée.

Aujourd’hui, et suite à l’absence de cette structure nationale, qui définit les orientations générales et aide à coordonner les actions de recueil des différentes données quantitatives et qualitatives pour un système uniforme, la réalité et l’avenir la population en Tunisie sont mis en péril surtout que la situation démographique actuelle a atteint l’étape du vieillissement et l’inversement de la pyramide d’âge.

La défi qui se pose actuellement concerne le garantie d’un taux de fécondité qui garantit le renouvellement continu des générations face au recul de la moyenne d’âge au mariage et l’apparition de problèmes de vieillissement de la population qui commençait, bien évidemment, à accroître davantage la pression sur les caisses de sécurité sociale, ainsi que l’accroissement du nombre des relations sexuelles hors mariage qui peuvent causer des maladies lourdes et coûteuses.

La réflexion à une politique de population nationale et globale adaptée nécessite, selon plusieurs experts en population et développement, la réactivation du Conseil national de la population ou la création d’un organe similaire. Les responsables des organismes spécialisées dans les domaines touchant aux perspectives, politiques et stratégies de population et à leurs incidences sur le développement social et économique regrettent la suppression du CSP en 2011. Une suppression qui a freiné l’élan de leurs institutions en l’absence de vision claire sur la politique future de la population.

* Office National de la Population et de la Famille

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