En prêtant le flanc à l’USM, l’Espérance fait renaître l’espoir chez tous ses émules, alors qu’elle pouvait tuer précocement la compétition.
On ne savait que trop que l’Espérance était susceptible de caler à Monastir et de compliquer sa fin de saison, en permettant à ses concurrents de se revigorer moralement et de lui tenir davantage tête dans le sprint final.
En effet, l’Espérance a laissé des plumes à Monastir, alors qu’elle était en mesure de gagner ou, du moins, de partager les points avec l’USM. Ce qui lui aurait permis d’accentuer son avantage et de «tuer» la compétition d’une manière précoce à trois journées de sa fin.
Voilà c’est fait, l’Espérance a finalement essuyé sa première défaite au play-off après une belle échappée de cinq points d’avance sur la même USMonastirienne la veille de leur explication.
Et tous ceux qui croyaient que l’équipe de Bab Souika était invincible quoi qu’il advienne se trompent, notamment quand on part avec l’idée de gagner avant même de jouer !
Sans minimiser le mérite de l’USMonastirienne, qui a joué son meilleur match de la saison, la troupe de Radhi Jaïdi n’a qu’à s’en prendre à elle-même.
N’avait-elle pas le match en main le plus clair du temps, en plus des nombreuses occasions créées et dilapidées ? Quand on rate au moins quatre buts tout faits, dont deux tirs ayant percuté le montant droit du keeper monastirien, Seïfeddine Mahouachi, on ne peut que s’en mordre les doigts.
Défense flottante
Décidément, Radhi Jaïdi se trouve dans une situation peu enviable avec l’inconstance du rendement général de son équipe. Il y a peu de temps, c’était la ligne d’attaque qui lui donnait des soucis avec son manque de réussite malgré les nombreuses occasions créées à chaque sortie, mais face à l’USM, ce fut au tour de la défense de flotter et de rater littéralement le coche.
D’ailleurs, les problèmes ont commencé après la sortie de l’Algérien Abdelkader Badrane (31’) suite à un télescopage avec Debchi, alors que l’Espérance menait au score grâce à un but de Hamdi El Houni dès la quatrième minute. Cinq minutes après le remplacement de Badrane par Chammam, le Monastirien Haïkel Chikhaoui va profiter d’un positionnement chaotique de la défense et coiffer au poteau le jeune gardien ‘‘sang et or’’ Sedki Debchi.
Rien n’était au beau fixe au niveau de la ligne-arrière espérantiste en raison de l’errance des latéraux, Zied Mechmoum et Elyès Chetti, qui n’ont pas été fidèles à leur soutien habituel à l’attaque, malgré les énormes espaces laissés par les locaux. C’est que Faouzi Benzarti a retenu la leçon du match aller et a carrément opté pour un franc jeu face à la plus forte des équipes tunisiennes.
L’hésitation de la défense espérantiste allait s’avérer lourde de conséquences fâcheuses, les erreurs défensives de Chetti et consorts allaient se répéter pour aboutir à la victoire de l’USM (3-2) grâce aux deux autres buts signés par Zied Aloui et l’Algérien Abdel Hakim Amorkrane (74’ et 83’).
Pourtant, le regain de forme des attaquants El Houni, Ben Hamouda et même Badri (dans les précédents matches) laissait croire que l’Espérance a finalement retrouvé tout son équilibre sur le plan offensif.
Désormais, il va falloir revoir lucidement le chapitre de la défense qui se doit d’être plus efficiente face à l’ESS et au CA, les deux derniers écueils dont dépendra l’octroi du titre, sinon tout peut tourner au vinaigre !