D’après des chercheurs américains, boire deux ou trois tasses de café par jour aurait de nombreux bienfaits : cela réduirait les risques de maladies cardiovasculaires et prolongerait également l’espérance de vie.
Historiquement, le café a longtemps été tenu par les médecins pour ennemi du cœur. Sa consommation était largement déconseillée aux patients cardiaques, surtout lors de troubles du rythme, et, en particulier, de fibrillations atriales (FA). Mais les résultats présentés récemment au dernier congrès de l’American College of Cardiology (ACC), selon lesquels le café serait bon pour le cœur, quelle que soit la forme sous laquelle il est consommé (moulu, instantané ou même décaféiné), viennent contredire cette croyance.
Près de 400.000 sujets suivis sur 10 ans
Dans le cadre de la première étude, les scientifiques ont examiné, pendant 10 ans, les données de plus de 380.000 personnes de 57 ans d’âge moyen (dont 52% sont des femmes) sans maladie cardiaque afin de savoir si la consommation de café jouait un rôle dans le développement d’une maladie cardiaque ou d’un accident vasculaire cérébral. Selon les résultats publiés, la consommation de 2 à 3 tasses de café par jour a été associée au plus grand bénéfice, entraînant une réduction de 10 à 15 % du risque de maladie coronarienne, d’insuffisance cardiaque, d’arythmie ou de décès, toutes causes confondues. Et donc, le risque d’accident vasculaire cérébral ou de décès de cause cardiaque était le plus faible chez les personnes qui buvaient une tasse de café par jour. Les chercheurs ont, à cet égard, observé une relation en forme de U entre la consommation de café et la survenue de problèmes de rythme cardiaque. Le bénéfice maximal était observé chez les personnes buvant deux à trois tasses par jour, avec moins de bénéfices chez ceux qui en buvaient plus ou moins.S’agissant de la deuxième étude, elle porte sur 34.279 participants présentant une maladie cardiovasculaire au départ. L’analyse a montré que la consommation de 2 à 3 tasses de café par jour était associée à une réduction du risque de décès, par rapport à l’absence de consommation de café ; la consommation de café, quelle que soit sa quantité, n’était pas associée à un risque plus élevé de troubles du rythme cardiaque.
Les deux études rappellent aussi que le café contient plus de 100 composés biologiquement actifs. Ces substances peuvent contribuer à réduire le stress oxydatif et l’inflammation, améliorer la sensibilité à l’insuline, stimuler le métabolisme, inhiber l’absorption des graisses par l’intestin et bloquer les récepteurs connus pour être impliqués dans les troubles du rythme cardiaque.
Quel type choisir ?
Dans une troisième étude, les chercheurs ont examiné s’il existait des différences dans la relation entre le café et les maladies cardiovasculaires selon que l’on buvait du café instantané ou moulu, caféiné ou décaféiné. Ils ont trouvé, une fois de plus, que deux à trois tasses par jour étaient associées au risque le plus faible d’arythmies, de blocages des artères cardiaques, d’accident vasculaire cérébral ou d’insuffisance cardiaque, qu’ils aient bu du café moulu ou instantané. Des taux de mortalité plus faibles étaient observés pour tous les types de café (café moulu, instantané, décaféiné…). Ce travail suggère également que la caféine n’est pas seule à porter le bénéfice lié au café.
Et donc, pour conclure, les auteurs de ces trois études estiment que boire régulièrement du café, même quand on est cardiaque, ne pose pas problème. Cette consommation n’augmente pas le risque de FA et l’amélioration de survie associée au café est d’ailleurs retrouvée même en cas de FA.