Ridha Chkoundali, professeur universitaire
« La possibilité de conclure un accord avec le FMI est exclue, même si le gouvernement exécute le programme de réformes structurelles qu’il avait proposé. Le FMI s’intéresse plutôt à son vis-à-vis après l’organisation des élections législatives dans la mesure où ceux qui ont participé au dialogue national, et ont conclu l’accord avec le FMI, peuvent échouer aux élections anticipées. Le FMI a exigé de nouvelles conditions plus rigoureuses suite au refus de l’Ugtt de participer au dialogue national et d’adhérer au programme des réformes économiques, élaboré par le gouvernement. De ce fait, il est peu probable que le gouvernement puisse conclure un accord avec le FMI, surtout en l’absence d’un terrain d’entente entre les différents acteurs politiques en Tunisie. Même si certains sont exclus du dialogue national, le FMI n’acceptera pas de soutenir un gouvernement fragile qui risque à tout moment d’être remplacé par un autre. Les discussions du gouvernement avec le FMI sont vaines et les réformes, dont parle le gouvernement, n’engagent pas les prochains gouvernements. Le gouvernement actuel n’a pas pu se défendre lors de sa participation au Forum économique de Davos. En effet, le Forum de Davos a classé la Tunisie comme un pays surendetté, dépourvu des valeurs assurant la cohésion des rapports entre les différentes parties et institutions. Il s’agit donc d’un pays sans visions économique ni sociale, incapable de garantir la stabilité politique, de lutter contre le terrorisme, de réguler le marché ou de contrôler et poursuivre les entreprises. Le problème tunisien est purement politique. Le Président Saïed doit changer la teneur de son discours en optant pour un discours rassurant et rassembleur, et amorcer un dialogue inclusif sur les réformes à engager pour convaincre le FMI et sauver le pays ».
Afif Kchouk, président de l’Union nationale de l’industrie hôtelière
« Près de 3 millions et demi de touristes arriveront en Tunisie au cours de cet été, en provenance de Libye et d’Europe. La diaspora tunisienne joue un rôle important dans la dynamisation du secteur touristique. Je suis étonné par la faible affluence des Algériens cet été et je rappelle que le marché algérien est un marché touristique important pour la Tunisie. Cette saison sera marquée par la hausse progressive des prix des séjours, des prix très élevés à mon sens, vu la flambée des prix des produits de base en Tunisie. De ce fait, les prix seront plus élevés que ceux de la saison estivale précédente. Cette tendance haussière est prévisible vu la crise économique actuelle que traverse le pays ».
Hichem Maalaoui, CEO de Next Step
« Notre société propose des solutions et des services en matière de cybersécurité et du cloud, qui reste désormais la meilleure voie pour l’hébergement des données, puisqu’il n’est plus question d’acheter des équipements mais plutôt des services. A titre d’exemple, au lieu d’acheter l’électricité de la Steg, le citoyen se connecte directement à son réseau. La société est en train de relever de nombreux défis et le facteur temps est très important. Le recours aux anciennes technologies requiert au moins 18 mois pour concevoir une nouvelle application ou numériser certains services. Aujourd’hui, il est possible de le faire au bout de 3 mois. Ainsi, le cloud computing permet de gagner du temps et de l’argent, dans la mesure où la plateforme du cloud peut être prête en moins de 24 heures pour la société qui veut profiter de cette technologie. Les entreprises tunisiennes opérant dans le secteur des TIC souffrent de la fuite des cerveaux. D’ailleurs, il est de plus en plus difficile de trouver des ingénieurs compétents. Les sociétés se trouvent ainsi obligées de recourir à l’achat de 90% des services relatifs au cloud. Next Step offre à ses clients des méthodes scientifiques pour les sensibiliser à l’importance de migrer vers le cloud pour gagner du temps et de l’argent ».