La ministre de l’Industrie, de l’Energie et des Mines, Neila Nouira Gongi, a déclaré que le gouvernement a décidé d’accélérer le programme de transition énergétique et d’atteindre la part de 30% des énergies renouvelables dans le mix énergétique en 2025.
Pour ce faire, des appels d’offres pour la production de 2.000 mégawatts en concession seront lancés au mois de juin.
L’Afrique est un immense gisement solaire. Le taux d’ensoleillement dans les pays africains est le plus élevé au monde. Pourtant, le continent semble ne pas tirer profit de cet atout incommensurable, à l’exception de quelques pays, à l’instar du Maroc ou encore du Sénégal, qui ont mis les bouchées doubles pour accélérer leur transition énergétique. La Tunisie, qui s’est engagée d’augmenter à 30%, la part des énergies renouvelables dans son mix énergétique à l’horizon 2030, a pris du retard dans sa transition énergétique et avance lentement vers cet objectif. Le temps s’égrène et le taux d’intégration des énergies renouvelables n’a pas dépassé, à ce jour, les 4%.
La ministre de l’Industrie, de l’Energie et des Mines, Neila Nouira Gongi, explique ce retard par un déficit de planification et par un ralentissement dans la mise en œuvre des programmes. “ Les programmes, tels que convenus, n’ont pas été réalisés à la cadence souhaitée. Notre objectif aujourd’hui est d’asseoir un programme qui soit respecté et on fait tout pour qu’il soit respecté. On est en train de faciliter les procédures et d’honorer les engagements. Quand on dit : on lance un appel d’offres, il faut lancer un appel d’offres à temps et il faut surtout mettre en œuvre le programme à temps. Le tout est une question de planification”, a-t-elle affirmé dans une déclaration à La Presse en marge de la 5e édition de la conférence internationale «Fita».
Communiquer davantage pour sensibiliser les acteurs économiques
Intervenant lors de la table ronde qui a été consacrée au débat sur le rôle des agences de maîtrise de l’énergie dans la transition énergétique, la ministre de l’Energie a déclaré que la Tunisie a décidé d’accélérer son programme de transition énergétique, et d’atteindre les objectifs assignés en 2025. Le gouvernement a élaboré, à cet effet, un programme d’accélération qui va permettre de lancer des appels d’offres pour la production de 2.000 mégawatts en concession et de faciliter les procédures, notamment en supprimant les autorisations pour les projets de capacité de moins de 1 mégawatt. “Le programme vient d’être approuvé au niveau du gouvernement. On va lancer des appels d’offres vers la fin du mois de juin pour la production de 2.000 mégawatts en concession. Aussi, nous allons supprimer les autorisations relatives aux projets de capacité de moins de 1 mégawatt. Pour atteindre nos objectifs de transition énergétique, nous misons sur les incitations. Nous comptons également faciliter la production d’électricité à partir des énergies renouvelables, au niveau de la Steg, mais surtout dans le cadre du partenariat entre le secteur privé et le secteur public. Nous œuvrons à aplanir toutes les difficultés”, a-t-elle souligné.
Mettant l’accent sur le rôle de l’agence de maîtrise de l’Énergie dans la mise en œuvre des programmes énergétiques, Gongi a fait savoir que l’Anme lancera très prochainement un plan de communication qui vise à sensibiliser aussi bien les citoyens que les opérateurs économiques sur les avantages des divers programmes énergétiques. “ Ce qui nous manque c’est comment optimiser ces programmes et faire en sorte à ce qu’ils atteignent les utilisateurs finaux. Dans ce cadre, l’Anme travaille en collaboration avec les différentes directions du ministère, pour asseoir un plan de communication qui soit le plus simple et le plus opérationnel possible et dans les prochains jours, nous lancerons ce plan avec une large communication pour permettre à tout un chacun d’y adhérer”, a-t-elle précisé.
Le partenariat avec les pays africains : consolider l’accès aux financements verts
Selon la ministre de l’Industrie et de l’Énergie, le partenariat avec les pays africains dans le domaine des énergies renouvelables permet de consolider leur accès aux financements verts. “La Cop27 se tiendra au mois de novembre prochain. Cette table ronde était alors une occasion de débattre des possibilités de présenter ensemble des programmes de financement, nous permettant d’accéder au financement adéquat et d’inciter les entreprises et les acteurs économiques à mettre en place des projets de maîtrise et de rationalisation de la consommation d’énergie”, a-t-elle indiqué. Elle a ajouté que l’objectif du ministère est de travailler dans le cadre d’une triangulation avec les pays africains sur des programmes de maîtrise de la consommation d’énergie et d’efficacité énergétique. Et d’enchaîner : ” Dans le secteur des composants automobiles, nous veillons à ce qu’il y ait des projets industriels de production de voitures électriques dans le cadre d’un partenariat triangulaire, l’objectif est d’améliorer notre positionnement. Les atouts, dont dispose la Tunisie, notamment en termes de main-d’œuvre, d’incitations et de climat, nous permettent de drainer des projets d’investissement importants qui peuvent être basés, par exemple, sur des technologies européennes, qu’on peut exporter vers les pays africains”.